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Associer les syndicats autonomes dans les réunions de la tripartite : Une option envisagée par le gouvernement

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Des membres de l’Exécutif national conduits par le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, ainsi que les chefs des deux partenaires du gouvernement, UGTA-FCE, se sont retrouvés à Hassi Messaoud (Ouargla), où la célébration officielle de la Journée internationale du travail a eu lieu. Une rencontre des plus classiques tenue en pareille occasion. Sauf que cette fois-ci, le contexte est marqué par des tensions sociales et des mouvements de grève qui ont ébranlé plusieurs secteurs d’activité alors que d’autres perdurent toujours depuis des mois. Des actions de protestations menées par des corporations socioprofessionnelles qui sont menées par des syndicats autonomes donnant naissance à un bras de fer avec les tutelles ministérielles respectives. C’est à l’image du conflit ouvert qui oppose le Collectif des médecins résidents (CAMRA) et le ministère de la Santé, ou encore les enseignants du CNAPESTE avec le département de Benghabrit. Face à cette situation, le gouvernement semble saisir l’ampleur prise par le mouvement des syndicalistes. D’ailleurs, les tutelles ministérielles respectives ont été instruites d’ouvrir le dialogue avec les représentants des syndicats à l’effet de désamorcer la crise dans les secteurs, notamment de l’Éducation et de la Santé. Ceci, suite aux multiples messages adressés par le chef de l’État, appelant le gouvernement à privilégier la voie du dialogue dans les conflits sociaux. Chez les syndicats autonomes aussi, il semblerait que l’état d’esprit a plus tendance au calme. Nombre d’entre eux revendiquent désormais à faire partie de la Tripartite, aux côtés de l’UGTA, seule entité jusque là à prendre part à cette réunion qui regroupe le gouvernement et ses deux partenaires traditionnels.
De plus en plus d’acteurs de la société civile et des formations politiques reconnaissent et réclament l’intégration dans la Tripartite de ces organisations syndicales qui se sont affirmées de par leur capacité de mobilisation dans le monde du travail national. Accorder un rôle de partenaire social à ces organisations pour «casser le monopole» de l’UGTA semble aujourd’hui une option pour le gouvernement dans la résolution des conflits et pourquoi ne pas renouer avec le «pacte social» longtemps salué et acclamé par le président de la République, s’accordent à dire les observateurs. Face au mécontentement grandissant et de faibles possibilités à négocier, inviter ces organisations professionnelles autonomes autour de la table de la Tripartite se profile aujourd’hui comme le seul « cadre idéal » du dialogue social pour régler les problèmes économiques et sociaux.
La tâche n’est, certes, point facile. Même si, comme pour les débrayages des enseignants et des médecins résidents, les tutelles ministérielles ont tendance à multiplier les offres de dialogue. Au même moment, les syndicats estiment qu’ils sont «mal écoutés» ou encore jugent de l’«inefficacité» des rencontres du fait qu’elles n’ont pas abouti, pour le cas des médecins résidents du moins, à des solutions partagées et qui arrangent les deux parties. Le dernier épisode en date de ce bras de fer est la question de «représentativité» des syndicats autonomes. Le département du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a rendu public récemment une liste comprenant 17 syndicats autorisés à l’activité syndicale alors que 13 ont été attendus pour attester de «leur représentativité» sur un total de 65 organisations existantes.
Dans la foulée, le président de la République avait mis en évidence les vertus de dialogue en saluant les sacrifices des travailleurs algériens dans les différentes étapes traversées par le pays. Le président Bouteflika avait alors écrit, que : «confrontés à la crise économique qui a frappé le pays dans les années 1990 du fait de la chute des prix des hydrocarbures, les travailleurs, le patronat et le gouvernement ont solidairement fait face à cette situation difficile, par la voie du dialogue, de la concertation et de la négociation au sein de la Tripartite qui est un modèle salué mondialement par l’Organisation Internationale du Travail ». Le Gouvernement, de son côté, recadre son approche dans laquelle le dialogue et la concertation sociale demeurent l`espace privilégié pour examiner les questions d`ordre économique et social. Le ministre du Travail, Mourad Zemali a souligné récemment que le nouveau projet du Code de travail qui comprend 670 articles « vient renforcer les droits des travailleurs et consacrer les libertés syndicales, tel que stipulé par la Constitution ».
Hamid Mecheri

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