Plusieurs responsables et acteurs intervenant dans la filière lait allaient se réunir, hier au siège de l’UGCAA, à Alger, afin de trouver des réponses aux origines de la pénurie de cette denrée alimentaire, constatée durant ces derniers jours. Même si, cette rencontre a été reportée en l’absence d’autres participants conviés à cette rencontre.
Initialement, ce regroupement devait permettre de collecter le maximum de données, essentiellement tous les détails concernant la quantité des quotas journaliers de lait que reçoivent les distributeurs. Hélas, ce n’est pas demain la veille, pour mettre un terme à la persévérance de la pénurie. Car, la rencontre n’a pas eu lieu en l’absence de représentants de plusieurs wilayas.
Mais, une polémique est née autour de la question, à tel point que les distributeurs et représentants des pouvoirs publics se rejettent la balle sur la responsabilité de cette pénurie. Face à cette situation en tout cas, le président de l’UGCAA, Saleh Souilah, défend les opérateurs de la distribution du lait. «Les distributeurs se retrouvent toujours entre l’enclume et le marteau», a-t-il indiqué et de préciser que «seul le distributeur peut définir le réel baromètre des quantités qui serviront à l’élaboration d’un système de contrôle rigoureux parrainé est dirigé par les pouvoirs publics.
Le tout pour résorber les déperditions», a-t-il suggéré. S’appuyant sur les données fournies par les distributeurs concernant la quantité de lait qu’ils reçoivent ces derniers temps, Saleh Souilah a abouti à un constat selon lequel la quantité de la poudre mise à disposition des fabricants de cette denrée «a nettement baissé». Pour sa part, El Oulmi Farid, représentant de l’UGCAA au niveau des wilayas du centre du pays, est convaincu de son analyse de la situation.
«Cette pénurie est provoquée par la réduction des quotas de la poudre de lait. Les distributeurs au niveau des grandes villes et de la Capitale Alger, reçoivent une quantité de 4000 litres par jours, alors qu’auparavant la quantité était de quelque 7000 litres/jour». S’agissant de la pénurie en elle-même, selon le même représentant, elle ne concerne pas uniquement Alger, mais bel et bien d’autres régions dans le pays. Il en veut pour meilleur exemple, les wilayas d’Ain Defla et de Béjaïa, où les distributeurs «reçoivent une quantité de lait en sachet estimée à 1500 litres/jours seulement», a-t-il déploré. De leur côté, les pouvoirs publics rassurent au contraire que les quantités de la poudre de lait distribuée aux fabricants son «suffisantes». Si non, ils pointent du doigt des pratiques de «détournement» de cette matière subventionnée par l’État. En effet, Mokrani Ahmed, le représentant du ministère du Commerce, se veut rassurant. «L’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) veille sur la distribution de 14500 tonnes de poudre de lait par mois», a-t-il donné comme argument pour convaincre de la disponibilité de cette matière première.
Mohamed Amrouni