La rencontre autour de la crise libyenne des ministres des pays voisins de la Libye s’ouvre, aujourd’hui, au niveau du siège du ministère égyptien des affaires étrangères, au Caire. étant la dixième du genre, l’Algérie sera représentée par son ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel.
Assisteront également à cette réunion, outre l’Algérie, les responsables des pays limitrophes à la Libye ; l’égypte, la Tunisie, le Tchad, le Niger et le Soudan. Elle verra bien entendu la présence d’une délégation libyenne, du secrétaire général de la Ligue arabe, Abou El-Gheït, ainsi que des envoyés spéciaux en Libye, de l’ONU, de l’Union africaine (UA) et de la Ligue arabe (LA) respectivement Martin Kobler et Salah El-Djamali.
La réunion du Caire sur la Libye, outre qu’elle intervient dans le sillage des nombreuses rencontres tenues sur la Libye, d’acteurs régionaux et internationaux, elle se tient, au lendemain de l’arrivée, jeudi dernier, dans la Capitale égyptienne, du général Khalifa Haftar et des frappes des états-Unis, mercredi soir, tuant «plus de 80 terroristes» près de Syrte, selon le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter. Les rencontres et réunions sur la Libye se sont multipliées ces derniers mois, au rythme des nouvelles donnes survenues sur la scène libyenne et dans les rapports internationaux ainsi que les conséquences de la défaite des groupes terroristes en Irak et Syrie et le retour de bon nombre d’entre eux, voire leur déploiement, notamment en Libye, en l’absence sur l’ensemble du territoire libyen, d’institutions politiques et militaires représentant les Libyens et à travers l’ensemble du territoire libyen. Lequel objectif s’il est inscrit dans les efforts consentis par des acteurs politiques sur la scène libyenne et ceux de pays voisins à la Libye, pour amener les Libyens à se surpasser et dépasser leurs divergences conjoncturelles, mettant en péril l’unité et la souveraineté du peuple libyen ainsi que son territoire. Ce qui n’est pas le cas, d’autres acteurs de la scène libyenne et des acteurs étrangers, principalement des membres de l’Otan et ses soutiens dans son intervention militaire, en 2011, dans la crise libyenne, à l’origine de la situation chaotique dans laquelle a été plongé le pays et à laquelle est confronté le peuple libyen. Alors que les efforts devant être consentis pour aplanir les divergences entre Libyens afin qu’ils puissent dégager un consensus national, lequel, faut-il le souligner, permettra aux Libyens de renouer avec une dynamique politique nationale, à même de préserver l’unité du peuple et l’intégrité du territoire libyen, certains acteurs occidentaux et des pays du Golfe persistent à nourrir les divergences entre groupes et acteurs libyens. Lesquelles manœuvres, selon des observateurs de la scène libyenne garantissent les conditions pour le second round des accords Sykes-Picot, de 1917, du morcellement de pays de la scène arabo-africaine, dont la Libye, est visée. Des observateurs et de surcroît l’opinion libyenne se sont interrogés que sur l’initiative de Paris, excluant la médiation onusienne et faisant fi des principaux pays concernés par la question libyenne, à savoir l’Algérie et la Tunisie, suite à la tenue d’une réunion sur la Libye, à Paris, octobre dernier, se demandant que vient faire dans cette rencontre la Turquie, le Qatar et les émirats arabes unis? Alors qu’il s’agit d’un pays de la scène arabo-africaine. Le conclave des pays voisins à la Libye, se tient en présence d’envoyés spéciaux de trois institutions en Libye, ONU, UA et LA, qui comptent dans le cadre d’une mission de Troïka, œuvrer en commun pour accompagner les Libyens et la Libye. Notons par ailleurs, que la fin de l’année passée et le début de celle en cours, le dossier libyen a connu deux nouvelles donnes, qui ne sont pas moindres, sur fond de l’échec du gouvernement d’Union nationale libyen, à étendre son autorité sur la Libye, notamment après avoir pris ses fonctions, à Tripoli, Les points de discorde contenus dans l’accord de Skhirat, (Maroc), entre Libyens, notamment entre Serraj et ses soutiens et le général Khalifa Haftar, l’incontournable acteur libyen, sur les plans politique et militaire. Ce dernier après ses résultats dans son offensive militaire contre les terroristes, sa dernière sortie médiatique, montrant sa visite du porte-avions russe Amiral Kouznetsov, dans les eaux libyennes, pour discuter de la lutte contre le terrorisme avec les responsables militaires russes, est un signal fort, par lequel il réaffirme son rôle incontournable dans le règlement de la crise en Libye. Une sortie médiatique coïncidant avec l’annonce par Rome, de la réouverture de son ambassade en Libye et l’envoi de son ambassadeur dans ce pays. Bon nombre d’observateurs, d’experts et acteurs libyens ne ratent pas l’occasion de mettre en exergue, l’urgence dans le traitement par les Libyens du document de Skhirat, portant des carences notamment, selon eux, en matière de réconciliation nationale inter-libyenne. Convaincus que la voie du dialogue et de la réconciliation est et demeure le seul moyen à même de favoriser l’émergence du consensus national entre les Libyens, et le lancement d’une dynamique politique engageant l’ensemble des acteurs, en vue outre de relever les défis qui se posent au pays, sur les plans socio-économique, mais aussi à faire face aux groupes terroristes sévissant en Libye, notamment Daech.
Karima Bennour