La relance du secteur du textile est aujourd’hui un objectif auquel aspirent les responsables ainsi que les professionnels du domaine. Effondré depuis les années 90, l’état tente tant bien que mal à mettre en place des mécanismes et des outils pour lui redonner une seconde vie. Parmi ces mesures, un projet d’investissement qui consiste en l’implantation d’un complexe algéro-turque qui intègre les métiers du textile. Ce mégaprojet en cours de réalisation à Relizane vise un objectif qui n’est pas des moindres. Réduire les importations de 90%.
C’est en tout cas ce qu’a déclaré lundi dernier le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, au cours d’une virée effectuée dans cette wilaya. Selon lui, le complexe intégré des métiers de textiles en cours de réalisation à Sidi Khettab réduira, une fois entré en phase de production, de 90 % les importations dans ce domaine. Dans une déclaration à la presse en marge de sa visite de travail et d’inspection dans la wilaya, Bouchouareb a indiqué que ce mégaprojet structurant, inscrit dans le cadre du partenariat algéro-turc, sera réceptionné en 2018 et devra satisfaire les besoins du consommateur algérien et le marché national. Il a ajouté que ce projet qu’il a inspecté s’adapte avec le programme du gouvernement visant à réduire la facture d’importation, soutenir la production nationale et restituer à l’Algérie sa place dans le domaine du textile.
Un secteur effondré en Algérie, a-t-il qualifié. Ce complexe industriel, le plus grand du genre au niveau africain, est le fruit d’une convention signée au dernier trimestre 2015 suivant la règle 49/51 entre le groupe industriel de textiles et d’habits côté algérien et le groupe turc Taipa spécialisé en textiles.
La société turque Astay se charge de la réalisation en deux phases, la première s’étalant jusqu’à 2018 et comportant la concrétisation de huit unités industrielles de tissage et de détail, d’un centre d’affaires, d’une école de formation aux métiers de tissage pour 400 stagiaires et d’un pôle résidentiel pour personnels (567 logements). Les travaux sont à un taux d’avancement de 40%. Le ministre a indiqué que le centre de formation aux métiers de tissage et découpe sera achevé en mars prochain. Le complexe d’un délai de réalisation de 36 mois pour un investissement de 58 milliards DA devra générer quelque 25.000 postes d’emploi et produire environ 60 millions de mètres de tissu et 30 millions de pantalons Jeans par an dont 40 % destinés au marché national et 60% à l’exportation. S’exprimant, dimanche, sur les ondes de la Radio nationale, Amar Takjout, secrétaire général de la fédération des textiles et des cuirs affiliée à l’UGTA, avait fait état d’une situation « alarmante » dans lequel s’est plongé le secteur. Pour lui, même si des efforts sont fournis par l’état pour la relance du textile en Algérie, la situation ne serait guère réjouissante. Pour cause, avait-il argué, il semble y avoir une désorganisation totale des entreprises qui activent dans le domaine. Pour remédier à cet état de fait, Takjout avait préconisé une série de mesures à commencer par l’institution d’un « dialogue social », l’organisation des entreprises nationales, la mise en place d’un dispositif d’aide pour la création des petites et moyennes entreprises. Il a également appelé, dans le même cadre d’idées à la libération l’entreprise nationale des contraintes bureaucratiques et administratives, et la mise en place d’un plan d’action permettant à l’entreprise de prendre des initiatives.
Ania Nch-Nb
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