La scène politique nationale a été fortement marquée au courant de l’année 2016 qui boucle aujourd’hui. L’une des questions qui sort du lot focalise sur les prochaines législatives de 2017.
Au-delà de la fièvre électorale qui s’est emparé de tous les partis politiques, tous courants confondus, l’autre question saillante a trait aux changements de têtes opérés, en haut lieu, et en leur sein qui a fait le reste de l’actualité. De par l’importance stratégique des prochaines élections, leur poids déterminant la position des uns et des autres partis et leur avenir sur la scène politique, ce sont les formations de la majorité qui ont ouvert le bal d’une campagne avant l’heure. Ainsi, si la participation du FLN, du RND et autre MPA ne souffre d’aucune ambigüité, ceux s’inscrivant dans l’opposition par contre ont tergiversé avant de trancher la question. Bien que, force est de constater que le même scénario revient ou presque à chaque fois qu’un rendez-vous électoral profile à l’horizon. Néanmoins, cette année semble avoir comme particularité certains épisodes qui ont marqué le parcours électoral de la classe politique. Ainsi, les manœuvres ont commencé plutôt que prévu pour certains. C’est l’exemple du premier parti au pouvoir, le FLN, qui a toujours pris les devants de la scène à l’effet de se maintenir en pôle position. Aussi bien son ex-secrétaire général, Amar Saâdani, que son l’actuel, Djamel Ould Abbès, l’ex-parti unique n’en démord par quant il s’agit d’aborder une course électorale. En effet, adoubé par son statut de leader dans toutes les assemblées élues, les dirigeants du parti ont toujours réclamé la part belle au sein du gouvernement. C’est ce qui lui a valu d’ailleurs de se tailler la part du lion lors des remaniements effectués au courant de l’année 2016. Encore une fois donc, le FLN veut garder sa suprématie électorale dans les prochaines législatives prévues dans moins de cinq mois. Pour se faire, Ould Abbès s’est mis à la tâche et annonce que sa priorité est accordée à la course électorale. Un agenda qu’il place au dessus de toute autre question, aussi lancinante soit-elle, que l’est la crise prévalant au sein du parti caractérisée par une prise de bec engagée par les chefs de file de la mouvance de redressement et l’ex-tonitruant Saâdani. Contrairement à ce dernier, l’actuel SG prône une autre vision politique qui repose sur la réconciliation, la sérénité et le dialogue entre les belligérants. Le tout pour aller coude-à-coude aux législatives de 2017. Pour son suiveur, le RND dirigé par Ahmed Ouyahia qui arrive en deuxième position ne lâche pas son rival d’un iota lors de cette bataille électorale. Même si le RND a toujours accepté les résultats des urnes, contrairement à son vis-à-vis, il n’en demeure pas moins qu’il fait tout pour couper l’herbe sous les pieds du FLN, histoire de glaner quelques sièges supplémentaires dans la prochaine législature. Pour le troisième dans le classement, le MPA notamment, son secrétaire général, Amara Benyounès, à peine reconduit en tête lors du congrès ordinaire en ce début de ce mois, a annoncé comme objectif, le maintien de sa position lors du rendez-vous électoral du printemps de 2017. En tout cas, en plus de ces trois formations connues pour leur allégeance au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, leurs partenaires qui gravitent autour de la sphère dirigeante du pays en ont fait de l’annonce de leur participation une simple formalité protocolaire. Ce qui n’est pas le cas des partis de l’opposition, dans l’écrasante majorité s’est prononcée au courant de ces trois derniers mois sur sa décision de participation. D’ailleurs, ce repositionnement en a surpris plus d’un dans la mesure où ces partis composant la CNTD ont revu en quelque sorte leur ambitions de groupe à la baisse. Après une campagne menée tambour battant autour de leur projet prônant une transition politique, comme fer de lance de leur revendications, les membres de l’opposition se sont séparés sans faire de bruit pour permettre à chacun d’entre eux de se consacrer à son parti. Une raison pour laquelle, les leaders de l’opposition se sont inscrits progressivement, et au courant de l’année 2016, dans une autre démarche préférant la participation aux législatives au boycott. En effet, le RCD de Mohcine Belabbas a annoncé sa participation le 7 octobre dernier, au courant de la réunion de son conseil national. Cette décision n’a pas manqué de faire réagir Ouyahia qui s’est réjoui de l’option prise par l’un des chefs de file de l’opposition. Pour sa part, après ses tergiversations, le MSP dirigé par Abderrezak Makri lui a emboité et s’est déclaré partant. C’est le cas aussi de tous les partis d’obédience islamistes qui étaient en faveur de la participation. À présent, l’un des rares partis qui ne se sont pas encore exprimés est TEH (Talaiou El Houriyat) de Ali Benflis.
Farid Guellil