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Présidentielles en France : François Hollande jette l’éponge

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François Hollande a finalement jeté l’éponge et décidé en toute dignité de renoncer a se présenter a un second mandat à l’élection présidentielle française de mai 2017. Le chef de l’État français, soumis a de fortes pressions pour ne pas se représenter y compris celle de Manuel Valls , qui piaffait d’impatience se voyant volontiers en candidat naturel du Parti socialiste français -ce que lui contestent fortement les barons du PS et les candidats déclarés à la primaire socialiste, dont le flamboyant Arnaud Montebourg- a annoncé jeudi 1er décembre, à 20 heures, en direct de l’Élysée, qu’il ne se souhaitait pas briguer un second mandat en 2017. François Hollande crée ainsi un précédent puisqu’il est le premier Président de la cinquième république française à renoncer volontairement à se représenter au terme d’un premier mandat. Pour ce faire il a laissé planer le suspense qui a finalement pris fin plutôt que prévu prenant de court les rares partisans qui le poussaient à un second mandat mais aussi ceux nombreux , il est vrai qui estimaient qu’il devait renoncer au regard d’un bilan négatif et une chute vertigineuse de sa popularité . Un suspense gonflé par les spéculations autour de ses intentions qui ont redoublé ces dernières semaines, et au moment ou son Premier ministre Manuel Valls, jouant les Brutus, le poussait ouvertement vers la sortie
« Je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle », a expliqué François Hollande en annonçant sa décision de ne pas être candidat à l’élection présidentielle. François Hollande a tenu tout de même a défendre son bilan avec cependant « un seul regret », sa proposition sur la déchéance de nationalité après les attentats de Paris en novembre 2015. Une option finalement abandonnée après quatre mois de débats houleux, y compris dans sa propre famille politique et qui restera comme une tache sur le parcours d’un chef d’État français socialiste.
Si au plan intérieur François Hollande est devenu impopulaire comme jamais aucun président avant lui sous la Ve République, critiqué par une grande partie de son camp et conspué par la droite, avec une grande lucidité renonce à un second mandat conscient selon sa déclaration, des risques que ferait courir sa démarche ne « rassemblerait pas largement autour d’elle». Il a même avancé une sorte de testament politique : «Comme socialiste, parce que c’est l’engagement de toute ma vie, je ne peux accepter, je ne peux me résoudre même à la dispersion de la gauche, à son éclatement, parce qu’elle priverait de tout espoir de l’emporter face au conservatisme et, pire encore, face à l’extrémisme», a-t-il assuré après avoir dénoncé le projet de François Fillon, le candidat de droite, qui selon lui «met en cause notre modèle social et nos services publics». Quant à celui de l’extrême droite de Marine Le Pen, «je vous le dis nettement, franchement, le plus grand danger, c’est le protectionnisme, c’est l’enfermement, et ce serait d’abord un désastre pour les travailleurs français». Mais en mettant en garde sur les risques que ferait courir une « démarche » comme la sienne qui ne rassemblerait pas « largement autour d’elle », François Hollande s’évite une grave humiliation en se présentant à une primaire socialiste ou il aurait été battu et ou il aurait eu à affronter son Premier ministre , fragilisant davantage les institutions de la République française . À gauche, Jean-Luc Mélenchon a vu dans la déclaration de François Hollande «un énorme aveu d’échec», bon nombre de membres de l’opposition sont du même avis. Au Parti socialiste, la stupeur passée le chef de l’État français a repris le crédit politique qu’il avait perdu en cinq ans, après une politique économique à l’opposé de ses discours de campagne.
En guerre contre Hollande depuis son départ du gouvernement, Arnaud Montebourg a salué la décision «sage, réaliste, lucide et hautement respectable» de ne pas briguer un second mandat. Il aura a affronter un ennemi à sa taille et a sa mesure qu’il a déjà largement distancé lors de la primaire socialiste de 2011. Quant a Manuel Valls , dans le rôle d’un parfait Brutus , pour avoir largement contribué à l’affaiblissement du chef de l’État français en ne cachant pas son ambition présidentielle même si Hollande ne devait pas renoncer, il s’est contenté de saluer «le choix d’un homme d’État». Il s’apprête a se porter candidat pour la primaire du PS sans pour autant démissionner de son poste de Premier ministre. Ce qui va déchainer la colère de ses ennemis nombreux au PS mais aussi plus largement à gauche .Une gauche très largement divisée et qui en l’état actuel risque de ne pas être au second tour de la présidentielle .
Mokhtar Bendib

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