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Amara Benyounès à propos du maintien du statu quo économique : «Ça va droit au FMI»

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Le congrès ordinaire du MPA (Mouvement populaire algérien) s’est ouvert, hier, à l’hôtel Hilton d’Alger.
Un rendez-vous, lors duquel, le secrétaire général du parti, Amara Benyounès, a été d’un discours pas peu-virulent envers l’opposition politique. Au volet économique, il a mis en garde contre «le statu quo» du gouvernement. Lequel cas, selon lui, ouvre la voie de recours à l’endettement extérieur. Il s’agit du premier congrès ordinaire du MPA depuis sa naissance lors des assises qui ont eu lieu en février 2012. Avec en prime, l’élection de Benyounès comme SG du parti. Au-delà de revenir sur le bilan des quatre ans d’existence du MPA sur la scène politique, et qui le donne 3ème force politique sur l’échiquier national, l’orateur s’est exprimé sur les questions politiques et économiques qui marquent à présent le débat national. Adoubé par la présence de ses partenaires politiques, à l’image d’Ahmed Ouyahia et de Djamel Ould Abbès, respectivement premiers responsables du RND et du FLN, Benyounès n’en démord pas à son attachement voué au chef de l’État. D’abord, il a rappelé son allégeance au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et lequel, en effet, peut toujours compter sur le soutien inconditionnel de l’ex-ministre du gouvernement, aussi bien concernant son mandat politique que sa vision et son programme. Une sorte d’amorce en quelque sorte pour Benyounès, qui n’a pas tardé à ouvrir le feu sur l’opposition, qu’il accuse de vouloir «pousser» le pays dans le gouffre et «l’entrainer» dans ce qui est appelé, communément, «Le Printemps arabe». En effet, aux membres de la CLTD qui revendiquent une période de transition, et à d’autres, parmi ceux qui appellent «explicitement ou implicitement à l’intervention de l’ANP», l’ex-ministre du Commerce sort ses griffes et dresse son armure pour leur faire barrage. «La culture des coups d’État est révolue», a-t-il répliqué. Pis encore, il pense que ses adversaires poussent à la révolte et au soulèvement populaire. Or, «la violence engendre le chaos, mais jamais la démocratie», estime-t-il. S’agissant de l’alternance au pouvoir, Benyounès n’en pense pas moins que ses alliés. Ainsi, il a invité les partis de l’opposition au respect de l’agenda électoral, en particulier, les élections présidentielles de 2019. Des propos qui renvoient à ceux qui demandent l’application de l’article 88 de la Constitution et l’organisation d’élections anticipées. En évoquant le contexte de crise financière en cours et les mesures prises en conséquence par le gouvernement, le transfuge du RCD a dressé un tableau noir de la situation. Même si, pense-t-il, en dépit d’une perte sèche de 70% des recettes pétrolières, le pays peut s’en sortir pour peu que l’on y opère des réformes structurelles profondes. En tout cas, Benyounès semble, ou prétend «mieux faire» que ce qu’à proposé l’Exécutif national à travers son nouveau modèle économique, adopté, en juin dernier. Tout en se gardant de critiquer ouvertement le gouvernement, il pense, en revanche, que «certains responsables» font preuve de «résistances» à l’idée d’aller vers une économie créatrice de richesses. Or, pour lui, l’amenuisement des ressources financières impose d’aller «en urgence», et sans perdre du temps, dans l’application des réformes économiques, celles capables de diversifier la production nationale par le moyen de l’intensification de l’investissement à forte valeur ajoutée.
D’autre part, il a appelé à l’ouverture du capital des entreprises publiques aux privés ainsi que la réforme du système bancaire, qu’il juge de «caduc». Ceci, n’en déplaisent à ceux qui entretiennent «le statu quo». Ou, encore, ceux qui n’arrivent pas à sortir de la doxa «socialiste» au lieu de s’adapter aux mutations économiques en cours dans le monde, a laissé entendre le chef du MPA. Devant cet état de fait, Benyounès a mis en garde sur ces «hésitations» quant à la mise en œuvre effective du plan économique du gouvernement. Pour lui, cette situation amène l’Algérie droit vers l’endettement auprès du FMI, a-t-il averti. Poursuivant sa dissertation, le patron de la jeune formation politique imbibée aux principes de patriotisme et de modernité, revendique une école ouverte sur l’universalité. Enfin, l’ex-membre le défunt Alliance présidentielle a appelé les acteurs de tous les courants politiques, à dépasser les clivages. Pour lui, le dénominateur commun est le fait d’être algériens avant tout. Par ailleurs, au courant de ce congrès qui a réuni environ 1400 congressistes issus des 48 wilayas du pays, qui devra se poursuivre aujourd’hui, un nouveau secrétaire général du parti sera élu. En outre, d’autres questions d’ordre statutaire et organique seront débattues. Sauf surprise de dernières minutes, Benyounès serait reconduit à la tête du MPA. Ceci, à plus forte raison qu’il il sera le seul candidat à sa propre succession, a-t-on appris.
Farid Guellil

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