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Clôture, aujourd’hui, du Sila 2016 : La promotion de la lecture, l’ultime défi

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Vendredi, à la veille de la clôture de la 21ème édition du Salon international du livre d’Alger (Sila 2016), l’heure est au bilan des 10 jours qu’a durée la manifestation dédiée au livre, quelque soit son contenu, dans la société algérienne.

En arabe ou en français, en anglais ou en tamazight, désormais l’Algérien en a pour tous les goûts ! Mais est-ce que la
« révolution littéraire » est bel et bien enclenchée dans notre pays ? L’optimisme n’est pas de mise, surtout lorsque l’ont sait que ça ne se bouscule aux stands de livres littéraires, alors que le livre parascolaire et religieux attire le public. Le Sila ouvert au public depuis le 27 octobre dernier aura, ainsi, accueilli de nombreux visiteurs venus d’horizons divers. Avec plus de 900 exposants, ce 21ème Sila a consacré, comme chaque année, le succès à ces deux livres.
La hausse des ventes dans ces deux catégories d’édition a été encouragée par une production importante avec l’apparition de plusieurs jeunes auteurs, une plus grande disponibilité des ouvrages et des prix jugés très abordables). Les différents éditeurs rencontrés, hier, aux stands du Salon n’ont pas manqué de souligner la nécessité de revoir le mécanisme d’aide de l’État octroyée à l’édition et à la promotion du livre. Mais le mot d’ordre était sans doute de déplorer la
« qualité » du lecteur qui ne cesse, selon eux de se dégrader.
Alors que du coté des maisons d’éditions qui éditent des livres religieux et parascolaires, le satisfecit était plutôt au rendez-vous, alors que du côté des éditions littéraires, le « pessimisme » était omni présent.
Pour ces derniers,
« d’une année à l’autre, on assiste au rush des visiteurs, qui n’ont hélas rien à voir avec le livre». En effet, la plupart des visiteurs ne trouvent pas ou se promener et viennent, donc, visiter le Salon pour « tuer le temps ». Le livre amazigh, peine aussi à trouver sa place, de l’avis de Abdelmalek Meniche, écrivain et éditeur.
S’étonnant du nombre impressionnant des livres religieux édités en Algérie, l’écrivain a assuré que le livre amazigh ne peut se positionner sur le marché algérien et n’est autre que le fruit de certaines initiatives visant à promouvoir la culture amazigh. Pour lui, les éditeurs ont du pain sur la planche afin de valoriser le patrimoine amazigh. Mais du côté du livre édité en anglais, le satisfecit était au rendez-vous. C’est le cas de la maison d’édition britannique Wwordsworth qui s’est étonnée du nombre croissant de lecteurs en anglais en Algérie.
Fruit de la promotion des études en anglais et de l’intérêt particulier accordé par les Algériens à cette langue, le livre anglophone sous toutes ses dimensions enregistre un nombre de lecteurs de plus en plus élevé. Mais pour la représentante de cette maison d’édition, les lacunes de cette année se résument aux comportements de certains visiteurs curieux qui n’ont aucun lien avec la lecture. Ainsi, la promotion de la lecture reste le défi majeur des maisons d’éditions, qui affirment que la promotion de la lecture commence du bas âge, or, ces maisons d’édition dépensent des budgets colossaux sur le marketing et la commercialisation. En d’autres termes, l’édition est devenue, à travers le monde une industrie globale, et en l’absence de vrais et de potentiels lecteurs, il est difficile de l’avis des éditeurs de tirer profit de cette industrie.
Pour ce qui est des visiteurs, ces derniers, étaient partagés, hier, entre satisfactions et insuffisances. Pour certains, le prix du livre reste toujours inaccessible pour les petites bourses.
Pour d’autres, l’aspect commercial prime sur la qualité du contenu de certains livres. Ainsi, le public attiré par les réductions des prix, habituellement proposées dans ce genre de rendez-vous culturel, considéré comme «incontournable» pour les amateurs du livre, il n’en demeure pas moins que les promotions ne répondent pas aux besoins de certains visiteurs qui se plaignent de la cherté.
Questionnés à ce sujet, les éditeurs mettent en avant la crise économique que traverse le pays qui se répercute en raison de la dévaluation constante du dinar sur le prix des œuvres.
Lamia Boufassa

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