Le Front Polisario se dit prêt à adopter la position «appropriée», si les autorités coloniales marocaines « s’obstinent » à ne pas appliquer la décision du Conseil de sécurité, sommant Rabat à autoriser le retour du personnel du segment politique de la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO), que le Maroc a expulsé, mars dernier, des territoires sahraouis occupés.
Pour le chef de la diplomatie sahraouie, la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité, « doivent assumer » leurs responsabilités engagées pour le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental, question inscrite depuis 1966, sur l’agenda de l’ONU. Jugeant de «très grave» la démarche du colonisateur marocain, le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, a souligné, hier, qu’en procédant à l’expulsion du personnel de la Minurso, Rabat, outre qu’elle a «piétiné les prérogatives» du Conseil de sécurité », le Maroc fait dans la « provocation» par sa remise en cause du processus onusien pour le règlement pacifique de la question sahraouie, selon l’accord du cessez-le-feu, conclu sous l’égide de l’ONU en 1991, entre le Front Polisario et Rabat. Il ajoutera plus loin, que « le peuple sahraoui demeure attaché plus qu’avant à son droit à l’autodétermination» a affirmé, hier, le chef de la diplomatie sahraouie, animant une conférence de presse au siège de l’Ambassade de la RASD à Alger, indiquant dans ce sens que « toutes les options pour y parvenir sont à l’ordre du jour » dont la reprise de la lutte armée. Pour notre interlocuteur, la position qu’aura a adopter le Maroc en prévision de la fin du délai qui lui a été accordé par le Conseil de sécurité pour le retour, dans les territoires sahraouis occupés, avant fin juillet prochain, du personnel précité de la Minurso, déterminera « la suite » du cours des évènements. Ce qui l’amène à adresser un message à la communauté internationale, à sa tête le Conseil de sécurité « à assumer les conséquences » qui découleront de « l’obstination » de Rabat à « violer et piétiner » le Droit international et les résolutions des Nations unies sur le Sahara occidental, lesquelles consacrent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Rappelant, à cet occasion, que le peuple sahraoui a su à ce jour « relever » les défis qui se sont posés à lui, depuis le déclenchement de sa lutte armée contre l’occupant espagnol, puis, dès 1975, contre les forces coloniales marocaines, car le peuple sahraoui a su puiser de « la force de la justesse de son combat » et de l’ «héritage historique » de son parcours pour la liberté et l’indépendance, sous la direction de son unique et légitime représentant, le Front Polisario. à l’adresse des soutiens du Maroc dans sa colonisation du Sahara occidental, principalement la France, que Mohamed Salem Ould Salek a cité, il leur rappelle pertinemment que leur démarche « est en violation avec le droit international» que consacre l’esprit et la charte de L’ONU pour une question de décolonisation inscrite sur son agenda. Pour notre interlocuteur, Paris et Madrid « naviguent contre vents et marées» en s’alliant au colonisateur marocain au Sahara occidental, précisant par ailleurs que l’Espagne « a fait tourner le dos du Maroc, de Ceuta et Melilla, en le soutenant dans sa colonisation des territoires sahraouis » lesquels aucun pays au Monde ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, y compris ceux qui soutiennent la colonisation marocaine. Sur les préparatifs en cours, pour la tenue du congrès extraordinaire du Front Polisario pour désigner, selon les statuts et le règlement de ce dernier, le nouveau secrétaire général, président de la RASD, suite au décès du martyr Mohamed Abdelaziz, nous avons appris, hier, que ce conclave se tiendra durant la première quinzaine de juillet prochain. Un congrès auquel prendront part les congressistes, des militaires, des civils et ceux de la diaspora sahraouie pour voter sur celui qui dirigera le Front Polisario, dans son combat pour l’indépendance du Sahara occidental. « L’unité du peuple sahraoui vient encore une fois d’être démontrée » dans la douleur ressentie, suite à la mort de leur valeureux combattant et dirigeant, le défunt martyr Mohamed Abdelaziz, mais aussi, a précisé Ould Salek « dans l’engament renouvelé du peuple sahraoui à poursuivre le chemin de la liberté et la dignité, celui qui mènera vers l’indépendance de notre pays » a-t-il déclaré. Indiquant, que les funérailles du défunt martyr Mohamed Abdelaziz, ont été un moment très fort, en émotion et de la «détermination» exprimée par le peuple sahraoui, des camps des réfugiés, des territoires du Sahara occidental libérés, dont Bir Lehlou, ville ou repose la dépouille du défunt Mohamed Abdekaziz, ainsi que les Sahraouis des territoires encore sous occupation marocaine, qui ont été réprimé par les forces coloniales marocaines, car leurs expressions pacifiques de la perte de ce valeureux combattant et dirigeant sahraoui, un des symboles du combat pour l’indépendance du Sahara occidental. L’occupant marocain qui n’a cessé de manœuvrer et tergiverser pour faire perdurer sa colonisation au Sahara occidental, persiste sur cette voie, indique le ministre sahraoui, avec le soutien de ses alliés, dont la France principalement. Quant aux manœuvres de Rabat à chercher « à gagner du temps » en prévision des élections présidentielles aux Etats Unis, dont la candidate Hillary Clinton a eu à s’exprimer en faveur de la politique marocaine au Sahara occidental, notre interlocuteur nous déclare « Clinton ou un autre, ne change rien à la politique américaine» il peut a-t-il poursuivi « y avoir des nuances », avant de conclure, que ce qui est fondamental « c’est que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation » obéissant, à l’expression du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui
Karima Bennour