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Zéro accident en deux et neuf mois : l’expérience de LafargeHolcim mise en relief

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Sans atteindre la perfection, mais au moins la perfectibilité en matière de réduction des accidents de la circulation, dans l’objectif, louable à plus d’un titre, de sauver des vies humaines et de participer, par voie de conséquence, à faire moins d’invalides parmi les victimes comptabilisés, la stratégie Transport lancée en 2011 par LafargeHolcim Algérie, tente d’y contribuer graduellement. Et par un machiavélisme positif : tout faire pour que le deuil ne soit pas décrété dans la famille.

Ses concepteurs viennent de la partager, dans un souci d’efficacité et dans une perspective d’unification des efforts consentis, avec les intervenants dans les secteurs ayant un lien très étroit avec le domaine de la circulation, lors de la Conférence sur la prévention et la sécurité routière au cœur de l’entreprise, organisée, en collaboration avec le Centre national de prévention et de sécurité routières (CNPSR), mardi à l’École supérieure d’hôtellerie et de restauration (ESHR), Aïn Benian.
La motivation du lancement de ladite stratégie est liée, selon les dires du directeur général Lafarge Logistique Algérie, Hafidh Aouchiche, à un constat prouvé sur terrain : 60% des accidents survenant dans une entreprise sont localisés dans le domaine de la logistique. La réaction ne s’y est pas faite attendre, accentuée par des affectivités lacrymales relatives à la perte de proches lors de carambolages, et des deux côtés de la Méditerranée. Les dividendes tirés, six ans après, sont doubles : économiques mais surtout humains. Aucun accident occasionnant un arrêt de travail n’y a été enregistré durant 2 ans et 9 mois. Concernant le premier volet, un doublement des volumes des produits finis livrés à la clientèle a été relevé, 109% des véhicules vétustes ont été remplacés à la faveur des investissements réalisés. Par ailleurs, il a été relevé une baisse de l’ordre de 94% des excès de vitesse dépassant les 80km/h pour les transporteurs partenaires. Cela a été fait suite à la mise en place d’une relation de confiance exigeante et de partenariat avec les clients logistiques, lancement de formation en conduite défensive au profit de 1811 chauffeurs traduite par un volume horaire de 13 000 heures, et, fait distinctif, d’une convention avec le service de météorologie en vue de bénéficier d’un bulletin indiquant, chaque trois jours, le temps. Malgré ces avancées, notamment en matière de production (54 milliards de DA depuis 2008 et 17 milliards de DA additionnels en 2016), d’autres mesures sont projetées, visant, comme il a été initialement fait, trois cibles : le chauffeur, les équipements et la surcharge. Le développement des écoles de formation des chauffeurs, la gestion des charges roulantes, le suivi technique des camions, et ce pour ne citer que celles-là, en sont les axes prioritaires.
L’intérêt accordé à la sécurité routière a été suscité, selon le directeur des affaires publiques et de la communication à Lafarge Algérie, Serge Dubois, lors du point de presse organisé en marge de la conférence, par les risques encourus par la société, leader mondial en matériaux de construction, présente dans 90 pays avec 100 000 collaborateurs, dont 4000 en Algérie. Parcourant annuellement 73 millions de kms, soit deux fois le tour de la terre, pour transporter 29 millions de tonnes de matériaux et de matières premières à bord de 4500 camions, LafargeHolcim est un grand routier. Un globe trotter qui a pris conscience que son exposition à l’accident ne peut, à terme, qu’être impactant, négativement bien sûr, sur le rendement économique requis.
Le transfert de cette expérience, mise en usage par 130 ateliers dans les deux semaines (24 mai au 2 juin) organisées au niveau de 90 pays dans le monde, et en dépit de la modestie dont fait preuve Dubois, sera de meilleur apport à la standardisation de lutte contre l’hécatombe routière, attendue à la clôture des ateliers de cet événement. Car, comme il a été souligné par le chef des activités du CNPSR et chef de projet de la délégation à la sécurité routière auprès du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales (MICL), Ahmed Nait El Hocine, que les actions devant parfaire le programme de lutte et de prévention contre les accidents routiers, sont menées d’une manière parcellaire, chaque secteur agissant au niveau de sa sphère dirigeante. C’est dans l’esprit de concertation et de coordination sectorielle que des dispositions légales ont été, indique ce dernier, mises en place par le MICL, se rapportant, précise-t-il, sur la future architecture institutionnelle de la sécurité routière en Algérie.

36 accidents quotidiens
Pour sa part, la Gendarmerie nationale, couvrant ses missions de police de la route sur environ 85 % du réseau routier national estimé actuellement à 115.049 km, pour faire face à l’augmentation du parc automobile national (+500000 véhicules/an), qui a été estimé au 31 décembre 2015 à +8.000.000 véhicules, a présenté le bilan des accidents de la circulation routière enregistré durant l’année 2015, estimé à 20361 accidents, ayant occasionné 3801 morts et 36657 blessés.
En comparaison avec l’année 2014, il a été enregistré une diminution dans le nombre des accidents, des morts et des blessés, soit respectivement de -16,51% (- 4027 accidents), -04,59 % (- 183 morts), -17,71% (- 7889 blessés).
Avec une moyenne quotidienne de 36 accidents faisant 8 morts et 63 blessés, concernant les quatre mois de l’année en cours, et ce bien qu’une baisse ait été constatée par rapport à la même période de l’année précédente, respectivement de l’ordre de -29.42%, -5.87% et -29.38% pour les trois catégories citées, on ne peut s’empêcher de crier qu’il y a péril en la demeure. Le facteur humain demeure la cause la plus impliquée dans les accidents, avec 91.97%, alors que les jeunes âgés entre 25 et 29 ans représentent la tranche d’âge leader dans le même domaine. Les véhicules de transport de marchandises sont, fait inattendu, responsables de 1174 accidents (326 morts et 1970 blessés), soit 26.77% du global, devançant ainsi les véhicules de transport des voyageurs, avec 313 accidents (113 morts et 980 blessés), soit un taux de 7.14%.
Zaid Zoheir

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