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Chlef : le couffin du ramadhan, un vrai casse-tête

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Chaque année, à l’approche du mois sacré, la question du couffin de ramadhan surgit et constitue un sujet délicat.
La manière dont ce couffin est distribué, est souvent montrée du doigt et décriée par ceux ou celles dont les noms ne sont pas portés sur les listes des bénéficiaires. Ces listes établies par les services des communes ne font pas l’unanimité auprès des citoyens en attente de ce don. Il faut savoir que le colis contenant des produits alimentaires de base (semoule, huile, café, sucre, tomate conserve, riz, etc.) est estimé à une valeur de 4 500 dinars algériens. Il faut noter que dans le cadre des préparatifs du mois sacré de Ramadhan, la wilaya de Chlef a bénéficié d’une enveloppe financière estimée à 14 milliards de centimes, destinée à l’opération de solidarité prévue chaque année. Cette somme sera distribuée, selon des critères bien précis et répartie sur trois tranches indique-t-on aux services de la wilaya. Selon la même source, les familles nécessiteuses recensées au niveau de la wilaya de Chlef, pour cette année s’élèvent à 27 000 mille, et qui devront bénéficier du couffin de ramadhan, deux semaines avant le début de ce mois sacré. à savoir qui en bénéficiera du couffin de ramadhan, Mme Kheira Haddi, présidente du comité des affaires sociales au niveau de l’assemblée populaire communale d’Ouled Ben Abdelkader, explique que, d’habitude, « le couffin est attribué aux catégories de gens suivantes : les inscrits dans le cadre de l’AFS c’est-à- dire, ceux qui bénéficient d’une allocation forfaitaire sociale, les handicapés et les nécessiteux, qu’ils soient mariés ou célibataires ». Durant l’année 2015, environ 874 familles, toute catégorie confondue, avaient bénéficié de ce couffin. L’opération n’a pas été menée sans difficultés, selon notre interlocutrice : « Cette année, le nombre de bénéficiaires a été revu à la baisse, pour passer de 874 à 400 personnes, rationalisation des dépenses publiques et austérité obligent. C’est un vrai casse-tête, car plus de la moitié des bénéficiaires sera soustraite de la liste initiale ». La commission a procédé à l’actualisation de cette liste en biffant les noms des célibataires et des personnes âgées prises en charges par un descendant. Il sera maintenu dans la liste les veuves ayant des enfants en charge. Le président de l’APC, les membres de l’assemblée et les administrés du service social travaillent d’arrache-pied pour arrêter la liste dans les brefs délais. Cela n’empêche pas qu’une équipe a été instruite de faire du porte à porte pour s’enquérir des situations de chaque famille. «Les situations sont variées et complexes, fait savoir la même responsable : « Il n’y a pas que les catégories suscitées qui vont être incluses dans la liste, il se peut que l’on tombe sur de vieilles personnes qui sont prises en charge par un proche. Et dans le cas où cette catégorie de gens ne soit pas prise en considération par la direction de l’Action Sociale, où va-t-on mettre pour la classer ? », s’interroge-t-elle. Par ailleurs de par son expérience en la matière, notre interlocutrice a évoqué des cas où des personnes se disent « nécessiteuses » alors qu’elles travaillent dans la discrétion la plus totale, comme celui de ce jeune conducteur d’engin. Quand ce dernier fut interrogé par l’équipe d’enquête sur ce qu’il fait, il a expliqué qu’il était chauffeur d’un camion appartenant à son père. Pour le jeune, il suffit de ne pas être fonctionnaire de l’état pour pouvoir bénéficier du couffin. Où est la vertu ? Pourquoi sommes-nous devenus si avides ? La situation est plus grave que l’on ne pense. Que se passerait-il si on décidait l’annulation de cette aide ?. D’ailleurs la ligue locale des Droits de l’homme a récemment pointé du doigt la manière dans la distribution de ce couffin et de recommander la suppression de cette aide et la remplacer par une autre alternative « plus humaine”pour aider les nécessiteux. Faut-il encore rappeler que de nombreux élus des communes de la wilaya se trouvent derrière les barreaux pour des malversations commises justement lors de l’opération « couffin de ramadhan ». Toutefois à l’approche du mois sacré, les âmes charitables sont appelées plus que jamais à contribuer au bonheur des nécessiteux. Il serait plus beau que les personnes aisées soient les premières à aider les démunis.
Bencherki Otsmane

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