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Sommet UE-Turquie sur la migration : 3 milliards d’euros pour Ankara

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Alors qu’un sommet entre l’Union européenne (UE) et la Turquie sur la question des migrants, prévu pour deux jours, s’est prolongé jusqu’à hier matin, au terme duquel l’UE a accepté d’accorder à Ankara trois milliards d’euros et en échange, elle accepterait les migrants expulsés de la Grèce vers la Turquie, Amnesty international (AI) affirme que les gardes frontières turcs tirent sur des réfugiés syriens et des rapports indiquent qu’Ankara «accueille les réfugiés à l’arme de guerre».

Si les acteurs principaux de UE ont mis tout leurs poids, lors de ce sommet, ouvert dimanche dernier, à Bruxelles, pour débloquer la somme de trois milliards d’euros, et que le Premier ministre turc Ahmet Davutoglo avait réclamait, lors de sa réunion préliminaire avec la chancelière allemande et son homologue néerlandais, 2 milliards, d’euros, sur l’adhésion d’Ankara à l’UE, le président Erdogan doit encore attendre. Les membres de l’Union européenne se sont engagés à débloquer les trois milliards d’euros, sans pour autant aller vers l’accélération du processus d’adhésion d’Ankara à L’UE, laquelle question n’est toujours pas parmi les priorités de l’agenda des acteurs principaux de l’UE, et donc Erdogan est invité à attendre encore, pour voir cet objectif qu’il s’est fixé depuis l’arrivée de son parti au pouvoir, il y a plus de dix ans. Ankara qui, lors de ce sommet a promis de coopérer en vue de réduire le flux des migrants vers l’Europe, les militants des droits de l’Homme et d’ONGs internationales craignent l’accentuation des mauvaises pratiques sur les réfugiés encore en Turquie et ceux de retour de l’UE vers Ankara, après l’accord conclu entre le gouvernement d’Ahmet Davutoglo et les acteurs européens. Pour le chercheur d’AI, à Istanbul, Andrew Gardner, qui vient d’affirmer, au moment où le Sommet UE-Turquie tenait ses travaux, que «les gardes-frontières turcs tirent sur des réfugiés syriens», il a aussi souligné que c’est, «dès 2014, qu’on a commencé à recevoir des rapports indiquant que les garde-frontières turcs tiraient sur les réfugiés.» précisant que «depuis ces derniers mois, des témoignages de réfugiés, ONG et médecins syriens font état d’exactions commises à la frontière syrio-turque». Indiquant que des rapports font état «des familles fuyant la guerre en Syrie sont accueillies par des tirs et des coups » par les autorités turques. Avec tout ce qui a été rapporté sur les conditions inhumaines et les comportements souvent racistes, dont ont été victimes en Europe des réfugiés, femmes, enfants, jeunes et moins jeunes fuyant les guerres et les conflits en Irak, Syrie, Libye, Yémen ou bien l’Afghanistan, après une traversée maritime et terrestre mortelle, la question de savoir comment se dérouleront les opérations de leur retour, préoccupe les défenseurs des droits de l’Homme et les organismes internationaux en charge des réfugiés et des migrants.

La Turquie fait des concessions sur les migrants pour être membre de l’UE
Si au départ la déferlante des migrants sur les pays de l’UE occupait l’actualité européenne, au niveau bilatéral et multilatéral, en évoquant cette problématique pour répondre à la question quel est le quota que doit prendre chaque pays de l’UE, ou bien quels sont les états qui doivent ériger des centres pour «entasser» des femmes, des enfants et des hommes, alors que, avant ces cinq dernières années ces derniers étaient incapables de penser, ou imaginer, qu’ils allaient être forcer de quitter la vie qu’ils menaient jusque-là, avant que leurs pays respectifs ne plongent dans des tensions et des crises armées alimentées, d’une manière directe ou indirecte par les occidentaux, dont les principaux membres de l’UE. Ce qui a facilité, faut-il le rappeler, l’installation des groupes terroristes, dont ceux de Daech, en Irak, Syrie et Libye, faisant fuir davantage les populations locales pour fuir les actes et les crimes barbares des terroristes.

La militarisation du traitement de la problématique des migrants en marche
En saluant les résultats du Sommet de Bruxelles entre l’UE et Ankara, les dirigeants européens ne lésinent devant rien, pour réduire au maximum le flux des réfugiés et des migrants, non pas en contribuant sensiblement au soutien du processus politique pour le règlement des crises des pays, dont sont originaires les réfugiés, tels, la Syrie, l’Irak, Libye, et le Yémen, mais par des opérations militaires. L’Otan et l’UE ont assuré, en effet, la Turquie qu’ils s’engagent à l’aider dans sa mission avec les réfugiés et les migrants, en déployant leur arsenal militaire, pour des personnes civils qui ne cherchent qu’a survivre ailleurs, après avoir échapper à une mort certaine dans les pays précités. Le secrétaire général de l’Otan, Lens Stoltenberg, se tenant près d’Ahmet Davutoglo a déclaré, de Bruxelles que son organisation « commence ses activités dans les eaux territoriales de la Grèce et la Turquie » notamment par la fortification de «la coopération de l’Otan avec l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex » avec la mobilisation « de nouveaux navires » de l’Otan dans son déploiement, dont fait part son patron, avec l’engagement pris de la France et du Royaume-Uni , d’envoyer de nouveaux navires dans la nouvelle mission dont a fait part le patron de l’Otan. Un redéploiement qui dépasse faut-il le noter, la simple mission relative aux réfugiés et migrants, dont font part les acteurs principaux de l’UE et le premier responsable de l’Otan. Il s’agit davantage du contrôle des voies maritimes par les occidentaux, notamment les membres de l’Otan, sur fond de la course en cours entre puissants acteurs, la Russie et la Chine, sur la main mise et le contrôle outre, des ressources naturelles, mais essentiellement aussi, sur les voies d’approvisionnement en énergies, dont celles maritimes, lesquelles sont fortement convoités.
Karima Bennour

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