L’installation des nouveaux élus du Conseil de la nation et l’avant-projet de la révision de la Constitution étaient, grosso modo, les questions d’actualité sur lesquelles est revenue, hier, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, dans un point de presse tenu au siège de son parti.
En effet, la séance de l’installation des sénateurs issus du scrutin partiel du 29 décembre prochain, des membres désignés dans la composante du tiers présidentiel et du président du Sénat, s’était tenue avant-hier dimanche. Même si la formation politique trotskiste n’est pas «directement» concernée par le Sénat, du fait que celle-ci n’y est pas représentée, comme l’a souligné Hanoune, il n’en demeure pas moins que cette dernière n’a pas manqué de saluer, et s’en est même réjouie, notamment de la reconduction d’Abdelkader Bensalah à la tête de cette institution. D’ailleurs, elle a qualifié l’ex-secrétaire général du RND d’homme d’État, en dépit que celui-ci est de loin étranger à son parti. Visiblement ce n’est pas tant le fait que le responsable du parti d’Ahmed Ouyahia soit désigné comme président qui l’enchante, mais, plutôt, du fait que la présidence du Sénat n’est pas assurée, désormais, par un autre responsable politique issu d’un autre parti, dont elle n’a cessé de partager les animosités, le FLN notamment. Pour rappel, l’ex-parti unique a toujours revendiqué la tête des assemblée élues, y compris celle du Conseil de la nation dont il n’a pas réussi à conquérir la majorité, qui est revenue au RND, quand bien même le parti de Saâdani est sorti premier dans cette course. La patronne du PT a fait part de l’appréhension traversée par son parti avant la nomination de Bensalah, «de crainte», a-t-elle laissé entendre, que la direction de la chambre haute du Parlement serait notamment occupée par ce qui aurait été un «détracteur» de sa formation politique. Elle a profité de cette halte pour s’attaquer à nouveau à ceux «qui ont acheté leurs sièges au sein du Sénat». Interrogée au sujet de l’éjection de la désormais ex-sénatrice, Zohra Bitat Drif, du tiers présidentiel, Hanoune a vite volé au secours de celle qu’elle identifie, au-delà de leur visions politiques communes, d’une «amie». En effet, selon la conférencière, la membre du groupe des 19-4 personnalités, initiatrices de la fameuse lettre portant demande d’audience au chef de l’état, s’est plus que jamais «libérée» et «apaisée», après qu’elle soit notamment évincée du Sénat. La première dame du PT, non moins partisane de ce même groupe, a révélé s’être entretenue avec la veuve du défunt président de la République par intérim, Rabat Bitat. Au cours de cette audience, la figure de la Révolution algérienne n’a pas caché son sentiment de délivrance et s’est dite, selon les propos de sa protégée, ne pas être surprise par l’annonce de son éviction par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
D’après la première dame du PT, Zohra Drif veut même quitter la première chambre du Parlement, en raison, en toute vraisemblance, de la pression qu’elle a dû subir après avoir signé la missive demandant une entrevue au chef de l’état.
Farid Guellil