Une guerre des chiffres est née entre le ministère de l’Économie et celui de la Défense de l’entité sioniste sur fond de la première étape de l’évaluation des dépenses et des pertes qu’a, et continue d’engendrer l’agression militaire contre Ghaza, et les conséquences de la riposte de la résistance palestinienne sur la vie socioéconomique en Israël. Si, pour le premier, il évalue à un milliard de dollars le coût de l’agression contre Ghaza et les dépenses qui s’en sont suivies, notamment par la mobilisation des réservistes, la Défense l’évalue à deux milliards de dollars. Aussi, les estimations israéliennes, s’agissant des pertes économiques, sont évaluées, dans un premier temps, à 45 milliards de Shekels (1 shekel = 0,287 dollars). Outre l’impact de ses conséquences économiques sur le plan interne, l’enquête que mènera la commission des affaires étrangères et de sécurité d’Israël sur l’offensive contre Ghaza, appelée «Roche invincible» révèlera les raisons et causes de l’effritement de «Roche» en question, qui auront des conséquences considérables sur le plan politico-militaire. Déjà, bien avant son lancement, les responsables politiques et militaires israéliens ont commencé à se lancer mutuellement la balle de la responsabilité de l’échec de l’offensive contre Ghaza, dont la presse israélienne en fait ses grands titres dans ses éditions quotidiennes. Pour revenir à la guerre précitée des chiffres entre les responsables israéliens, le département de la Défense de l’entité sioniste a vite fait de demander une augmentation de trois milliards de dollars pour sa balance financière de l’année prochaine. Une demande, si elle venait à être satisfaite, verra son enveloppe financière atteindre les 20 milliards de dollars, soit 17% de la globalité des finances générales de l’entité sioniste. Ce qui n’est pas une décision facile à prendre et sans conséquences, notamment au regard des pertes colossales enregistrées dans l’activité économique d’Israël, suite à la riposte palestinienne à l’agression militaire contre Ghaza. À ce propos, le secteur du tourisme est le plus touché. Plus de 50% de touristes pour la saison d’été ont annulé leurs réservations, et plus de 300 000 touristes n’ont pas fait le déplacement en Israël, juillet dernier. Le secteur hôtelier en Israël n’a pas échappé aux pertes. Les informations rapportées par des médias font état de pertes considérables et les entreprises aériennes qui qualifient «de catastrophe» dans l’aviation internationale l’arrêt du trafic aérien, notamment à l’Aéroport international Ben Gourion, ont enregistré un recul dans le mouvement des voyageurs de 50% et de 20% sur les lignes intérieures d’Israël. Le taux de chômage va connaître une hausse de 6,3% avec la perte d’emplois dans les entreprises et le secteur économique. Les pertes dans le secteur industriel sont estimées à 3 430 000 de dollars, dont 1 530 000 $ dans le Sud et les colonies entourant Ghaza. Outre ces pertes précitées, le secteur ‘de l’agriculture de l’entité sioniste enregistre 15 millions de dollars de pertes directes, sans compter celles indirectes, lesquelles seront plus importantes, vus les dédommagements financiers attendus par les agriculteurs israéliens. Par ailleurs, la riposte de la résistance palestinienne à l’offensive militaire israélienne a engendré une réduction notable dans l’activité immobilière en Israël et a plongé des dizaines d’entrepreneurs de l’entité sioniste dans l’incapacité de poursuivre leurs projets. Les informations font état d’une baisse de 18% de la demande immobilière au Sud, face à Ghaza, ainsi que l’arrêt ou l’annulation, et aussi le gel de 1 300 projets immobiliers qui étaient en cours d’opération de commercialisation à Israël. Ceci étant, l’agression militaire contre Ghaza n’ayant pas atteint les objectifs qu’il a annoncé, lors du lancement de cette offensive, Netanyahou et ses proches collaborateurs, notamment le ministre de la Défense sont acculés à divers niveaux. Outre qu’ils soient acculés par les conséquences précitées sur la vie socio-économique des Israéliens, ils le sont encore davantage, notamment sur le plan stratégique. Il s’agit, à ce propos, de la portée et l’impact de l’expression de la riposte de l’ensemble des factions de la résistance palestinienne à l’agression qui se poursuit, ainsi que par le cours et la teneur des négociations du Caire, pour un accord sur un cessez-le-feu durable. Il s’agit, à ce propos, de la ténacité de la délégation palestinienne unifiée, excluant, catégoriquement, en premier lieu, toutes discussions sur les armes de la résistance et sa condition de la levée effective du blocus israélien sur Ghaza, dans tout accord pour un cessez-le-feu durable. Les membres de la délégation palestinienne ont tous rappelé, à propos du premier point précité, qu’il s’agit du droit reconnu et légitime du peuple palestinien, lequel est sous colonisation israélienne. Pour le second point, la levée du blocus sur Ghaza doit être effective, pour tout accord d’un cessez-le-feu, au regard des multiples dérobades et désengagements d’Israël des accords signés, tels les Accords Schalitt en 2012, et notamment ceux d’Oslo, dont la vaste opération d’extension des colonies juives ont balayé définitivement. À l’heure ou nous mettons sous presse, les négociations, via des responsables égyptiens entre Palestiniens et Israéliens se poursuivaient, hier, troisième et dernier jour (à minuit, hier, ndlr) de la trêve de 72 h.
Karima Bennour
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