« La consommation de d’électricité augmente de manière vertigineuse en Algérie. Et les efforts de l’état risquent de s’avérer insuffisants pour pouvoir répondre à la demande nationale», avait averti, une fois, le PDG d’Opérateur système Electrique, une filiale de la compagnie publique Sonelgaz. Dans l’analyse qu’il a faite, le responsable n’a pas mâché ses mots et juge nécessaire de prendre les mesures qui s’imposent en urgence. Il cite « la consommation domestique qui serait à l’origine de l’augmentation incontrôlée de la demande, une sollicitation qui monte crescendo, à l’origine des coupures de courant ou des opérations de délestage. ». S’adressant aux autorités publiques, le même responsable estime qu’il est temps de « discipliner la demande », une mesure qui pourrait aller vers « la révision de la tarification ». Le gouvernement s’oppose à cette pondération et en attendant, Sonelgaz devra «augmenter la production de l’électricité de l’ordre de 16%. L’incidence financière serait de l’ordre de 20 milliards de dollars pour les cinq prochaines années, dont 12 milliards consacrés à la production et le RAR au transport et à la distribution.
À l’instar des autres régions du pays, la wilaya d’Aïn Temouchent, pour le seul mois de juillet, soit en plein Ramadhan, la consommation a atteint le pic de 83 mégawatts, dont 25 MW pour les besoins de la seule ville d’Ain Témouchent. Les responsables du secteur attendaient une hausse mais jamais à un tel seuil. Les efforts consentis durant les deux dernières années s’avèrent insuffisants et il va falloir songer aux contraintes qui peuvent surgir dans un avenir très proche, à cause de l’augmentation vertigineuse de la consommation.
Au final, estime le PDG d’Opérateur système électrique, «il faut construire en cinq ans l’équivalent de ce qui a été réalisé en cinquante ans.» Après la réalisation de la centrale électrique de Terga, cycle combiné, qui débite 1200 MW, une autre unité de même importance est en voie d’achèvement tout près d’El-Amria. Ces deux stations vont sécuriser l’alimentation en énergie électrique de toute la région d’Oran et des wilayas limitrophes.
En somme, les deux unités font partie du programme de la décennie allant jusqu’à l’horizon 2022 et qui vise la mise en œuvre d’un plan d’investissement, d’électricité et de gaz, de 57 milliards d’euros pour Sonelgaz dont un montant de
3 655 milliards de dinars sera consacré exclusivement à la production de l’électricité. Dans ce contexte précis, la production à Aïn Témouchent sera augmentée de 160 MW à fin 2015. Ainsi, il est prévu la réalisation de deus postes de transformateurs de 80MW chacun à Ain Tolba et Ain El-Arbaa, des régions qui vivent le stress des coupures de courant en hivers comme en été. En matière de transport, deux ligne MT (Boutlélis-El-Amria- Bouzedjar et Boutlélis- Ain El-Arbaa) sont programmées à la réalisation et vont desservir, outre ces localités, les villes d’El-Malah, Ain El-Kihel, Aghlal, Aoubellil, Sidi Ben Adda… Pour être au rendez-vous avec son contrat de performance à moyen terme, la Sonelgaz planifie des investissements non seulement à l’avance pour couvrir la demande, mais aussi afin de disposer d’une réserve légale de 20% pour faire face aux aléas présents et futurs.
C’est dans cette perspective que le groupe Sonelgaz entend satisfaire la demande sur les cinq années à venir. La projection compte doubler la capacité de production d’ici 2017, laquelle devrait passer d’environ 12 000 MW actuellement à près de 27 000 MW en 2017-2018. Le montant global des investissements prévus sur la période 2014-2017 est d’environ 600 milliards de dinars, soit près de 6 milliards d’euros, auxquels il faudra ajouter le montant associé au développement des énergies renouvelables. En attendant, le prochain quinquennat prévoit la prise charge de l’électrification rurale de l’ensemble des zones éparses et centres secondaires de la wilaya d’Aïn Témouchent.
Boualem Belhadri