L’ONU a 80 ans : check-up !

Avant le fonctionnement de l’ONU, il a fallu préparer la charte qui a été signée-en même temps que le statut de la Cour Internationale de Justice- le 26 juin 1945 à San-Francisco (USA) par 50 États. C’était entre la capitulation allemande (mai 1945) et la capitulation japonaise (Août 1945). Après la signature, le président américain, Harry Truman, s’adressant aux signataires, eut ces mots : « La Charte des Nations unies que vous venez de signer constitue une base solide sur laquelle nous pourrons édifier un monde meilleur…Grâce à cette Charte, le monde peut commencer à entrevoir le moment où tous les êtres humains pourront vivre une vie décente d’hommes libres ». Avant d’ajouter, à propos de l’impératif respect de cette charte : « Si nous cherchons à nous en servir égoïstement, dans l’intérêt d’un pays quelconque ou d’un petit groupe de pays, nous serons coupables de trahison ». Propos prémonitoires qui n’allaient pas tarder à se vérifier. Entre 1948 (soit 3 années après) et 2024 pas moins de 229 résolutions sur la colonisation de la Palestine, le statut d’El-Qods et sur le retour des réfugiés palestiniens ont été adoptées par le Conseil de sécurité. Toutes ces résolutions ont été superbement ignorées par Israël. En toute impunité. Il en est de même pour les résolutions de l’ONU sur le Sahara occidental qui dépassent le nombre de 60 qui ont été adoptées entre le 22 octobre 1975 et le 27 octobre 2022. Parmi ces résolutions, celles concernant la prolongation de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum (MINURSO) depuis sa création le 29 avril 1991 se suivent et se ressemblent, sans effets, à ce jour. Quant aux résolutions onusiennes réitérant que le « Sahara occidental est un territoire non autonome » qui ne peut trouver sa solution durable que par un référendum d’autodétermination qui doit être organisé par la Minurso, celles-ci connaissent, à ce jour, le même sort que les résolutions sur la Palestine. Plus grave encore, deux pays membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis et France) font fi de ses résolutions et avancent une solution « d’autonomie » sortie d’un chapeau maléfique. Ces deux exemples de colonisation suffisent pour constater que l’état de cette organisation (ONU) créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, est gravement altéré. Ils suffisent car si l’on y ajoute l’agression israélo-américaine contre l’Iran et toutes les autres agressions sionistes contre le Liban, la Syrie, le Yémen, etc, on doit pouvoir paraphraser Truman lorsqu’il considère « de traitres les pays qui seraient tentés d’utiliser l’ONU, égoïstement dans leurs seuls intérêts ». Pourtant, 80 ans après, on en est là. Les trahisons d’Israël et du Maroc ne peuvent être possibles que grâce aux soutiens de pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Face à cette dramatique obsolescence, la note d’espoir est portée par un groupe de pays, dont l’Algérie, qui exigent la réforme de cette « base solide sur laquelle nous pourrons édifier un monde meilleur ». Promesse de Truman !
Zouhir Mebarki