L’éclaireur du Sud 

La loi sur la mobilisation générale a été adoptée hier, sans coup férir, à l’APN. Le texte, qui définit les dispositions liées à la mobilisation générale sur la base de l’article 99 de la Constitution, était de nature à enrichir la législation permettant de prendre toutes les mesures nécessaires pour bien se préparer à faire face aux dangers potentiels guettant l’Algérie. En clair, cette loi entend « renforcer la défense nationale pour faire face à toute menace pouvant porter atteinte à la stabilité et à l’indépendance du pays ». Pour résumer, le texte définit carrément les modalités de passage de « l’état de paix à l’état de guerre », en mobilisant toutes les ressources humaines et matérielles pour soutenir l’effort de guerre. En attendant son passage au Conseil de la nation et sa publication dans le JO, on peut dire que cette loi est prête à l’emploi. Elle intervient au moment où il fallait le plus parer à toute éventualité. Pour cause, la situation explosive dans la région et le contexte géopolitique prévalant dans le monde en ce moment. À ce titre, l’Amenokal du Tassili n’Ajjer et sénateur du tir présidentiel, Bekri Ghouma, « sonne » d’ores et déjà « la mobilisation générale ». Selon lui, les quantités de drogues saisies, dans le Sud, par nos services de sécurité, notamment l’Armée nationale populaire, est un « danger imminent pour notre jeunesse », témoignant de « l’activité intense des réseaux criminels (…), exploitant l’immensité géographique de la région ». Qui mieux qu’un de nos braves hommes du Sud, que l’on doit constamment écouter, pour présenter la réalité sécuritaire ! Jugeons-nous de la situation dans les parages. Nous assistons à une multitude de trafics au niveau de nos frontières. L’ANP, qui veille au grain sur chaque lopin de cette terre arrosée par le sang des chouhada, en est témoin. Chaque jour que Dieu fait, ses éléments opèrent des arrestations de terroristes, de narcotrafiquants et autres dangereux individus versés dans le crime organisé. À cela s’ajoute la saisine de quantités énormes en armes et en drogues par lesquelles les ennemis tentent de noyer l’Algérie. Pour la déstabiliser ! La lutte s’avère de plus en plus complexe avec la connexion des différents réseaux, visant à tromper la vigilance de nos services de sécurité. C’est sans compter le pire des scénarios qui peut être l’éclatement d’un conflit armé dans une région où le terrain est fertile aux ingérences des forces étrangères. Face à l’enchevêtrement des événements, toutes les forces vives de la Nation ont compris qu’il faut plus que jamais renforcer le front intérieur. Bien qu’elle soit salutaire, la solution sécuritaire ne suffirait pas. D’où, justement, l’arrivée de la loi sur la mobilisation générale qui s’entend comme un bouclier derrière lequel tout le monde, armé de toutes les ressources du pays, est rangé.
Farid Guellil