Le SG de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, a annoncé mardi la nomination d’Ian Martin au poste de Chef de l’évaluation stratégique de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Cette désignation intervient à un moment charnière pour l’agence onusienne, confrontée à des pressions politiques, des contraintes budgétaires persistantes, et à une instabilité sécuritaire croissante dans les territoires palestiniens. Diplomate chevronné, Ian Martin a été chargé de conduire une évaluation stratégique approfondie de l’UNRWA. Sa mission consistera à examiner l’impact de l’agence dans l’accomplissement de son mandat, à évaluer sa capacité opérationnelle dans le contexte actuel, et à mesurer les conséquences potentielles pour les réfugiés de Palestine. Il devra aussi identifier des options d’action concrètes à l’intention des États membres et des différentes entités onusiennes. L’étude portera également sur l’ensemble des mandats adoptés par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, en lien avec le travail de l’UNRWA. Cette nomination survient alors que l’UNRWA fait l’objet d’attaques répétées et de suspensions de financement de la part de plusieurs pays donateurs, en pleine crise humanitaire à Ghaza et en Cisjordanie occupée. Dans ce contexte, l’évaluation stratégique de M. Martin est perçue comme une tentative de redéfinir le rôle de l’agence et de garantir sa pérennité. Le Britannique n’est pas étranger aux contextes complexes. Sa longue carrière au sein des Nations unies témoigne d’une expertise solide en matière de gestion des crises et d’analyse stratégique. Plus récemment, il a dirigé l’évaluation stratégique indépendante de la Mission d’assistance des Nations unies en Somalie (MANUSOM). Il a également été membre du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’examiner l’avenir des opérations de paix de l’ONU. Ian Martin a précédemment servi comme Représentant spécial du secrétaire général et chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), durant une période marquée par de fortes turbulences politiques et sécuritaires. Il a également occupé des fonctions dans d’autres missions de terrain, notamment au Timor-Leste, au Népal, en Érythrée, au Rwanda et en Haïti, renforçant ainsi son profil en tant qu’expert des environnements instables et post-conflit. L’UNRWA, créée en 1949, apporte aujourd’hui une assistance humanitaire vitale à plus de 5,9 millions de réfugiés palestiniens enregistrés au Liban, en Syrie, en Jordanie, ainsi qu’en Cisjordanie occupée et à Ghaza. Alors que l’agence subit une politisation accrue de son mandat, le travail confié à Ian Martin revêt une importance capitale. Les conclusions de cette évaluation pourraient influencer l’avenir de l’UNRWA, en définissant son périmètre d’action, ses modes de financement et son positionnement au sein de la structure onusienne. Le Secrétaire général Guterres a salué la rigueur et l’indépendance de M. Martin, estimant que son expertise contribuera à tracer des perspectives nouvelles pour une agence confrontée à des défis sans précédent.
M. Seghilani