La France a mobilisé son gouvernement, sa justice, ses médias et même une poignée de personnalités (Hollande, Edouard Philippe) qui étaient considérés comme « amis », pour « tirer » sur l’Algérie. C’est le président de la République, Emmanuel Macron, qui a ouvert la voie le 30 juillet 2024. Ce jour-là, il n’a pas hésité à piétiner les résolutions de l’ONU (dont la France est pourtant membre permanent du Conseil de sécurité) pour qui le Sahara occidental est un « territoire non autonome en voie de décolonisation ». Il a déclaré soutenir le Maroc dans sa colonisation du Sahara occidental. Ce qui a décrédibilisé son pays et l’a affaibli gravement sur la scène internationale. D’autre part, il savait pertinemment que sa décision concerne un territoire frontalier de l’Algérie qui soutient les résolutions de l’ONU le concernant. C’est pourquoi cette « allégeance » française au royaume marocain a produit un effet désastreux sur les relations franco-algériennes. Sont venus s’engouffrer dans cette brèche tous les milieux hostiles à l’Algérie.
Certains observateurs attribuent la pirouette de Macron à des pressions sionistes. Idem pour les nouvelles personnalités (les faux-amis) citées plus haut qui se sont senties obligées de changer d’opinion. Reste-t-il dans ce monde une place pour les convictions ? Le week-end dernier, notre pays a essuyé une salve de « tirs » en provenance de l’Hexagone.
La justice française a refusé l’extradition de l’ancien ministre, Abdesslam Bouchouareb, condamné en Algérie pour corruption. Jeudi dernier, notre ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il déclare que « sans préjudice du recours à d’autres voies de droit encore possibles, le Gouvernement algérien saisit cette occasion pour relever l’absence totale de coopération du gouvernement français en matière d’entraide judiciaire ». Dans le même temps et en totale contradiction avec les pratiques courantes du « cas par cas » pour les OQTF, la France a adressé à l’Algérie une liste de 60 personnes que Retailleau veut expulser vers l’Algérie. Ne cautionnant pas la bêtise, l’Algérie « a refusé de donner suite à cette liste ». Autre action irréfléchie : la France accuse l’Algérie « de profiter de prétendues aides françaises ». Du tac au tac, l’Algérie révèle que « 61 biens immobiliers sont occupés par la France sur le sol algérien, moyennant des loyers ridiculement bas ».
Comme on le constate l’Algérie est en position de défense. C’est la partie française qui attaque. Aux dernières infos et alors que des médias rapportent que Boualem Sansal a déclaré, au cours de son procès jeudi dernier, que « son pays c’est l’Algérie », tous les médias français se sont donné le mot pour « ruer » sur le réquisitoire du procureur algérien. Mais qui est donc ce Sansal pour bénéficier d’un tel déluge de soutiens ? D’autre part, il est inacceptable que, 63 ans après l’indépendance, la France puisse croire nous ordonner quoique ce soit. Pour 47 millions d’Algériens, c’est ina-ccep-table. Qu’on se le dise !
Zouhir Mebarki