Jeudi dernier, l’AFP (aucun autre média français n’a osé reprendre l’info. Quel courage pour ces donneurs de leçons !) a annoncé que la Direction de la police judiciaire de Paris a ouvert une enquête « pour prise illégale d’intérêts » contre le sulfureux « philosophe » français, Bernard Henry Lévy. Cette enquête fait suite aux accusations portées par le député français, Aymeric Caron et révélées par « Médiapart » le célèbre média français d’investigations. La chaÎne télé « ARTE » est accusée « d’avoir financé des documentaires réalisés par BHL alors qu’il préside le conseil de surveillance de la chaîne ». Ces financements concernent plusieurs documentaires de BHL. Le montant total est fixé à près d’un million d’euros. Pour sa défense, BHL assure « avoir renoncé à toute rémunération pour ses documentaires ». Un argument qui n’a aucun sens quand on dispose, à sa guise, de l’intégralité des financements. De son côté, la chaîne ARTE affirme que « le conseil de surveillance et son président (BHL) n’ont aucune responsabilité ou prérogative éditoriale ». Comme critère pour avoir le droit de tripatouiller dans la caisse d’ARTE, c’est plutôt stupide. BHL se dit « victime d’un harcèlement ». En 2014 déjà, c’était Aymeric Caron qui était la cible de menaces après la diffusion de l’émission « on n’est pas couché », de ses vifs échanges avec l’homme à la chemise amidonnée, Bernard-Henri Lévy. Caron reprochait à BHL de ne pas dénoncer la politique de Netanyahou contre Ghaza qui a, durant l’été de 2014, causé la mort de 2 000 personnes dont les trois quarts sont des civils et 500 enfants ?». Caron et sa famille avaient, par la suite, reçu des menaces de mort. À tel point où il a fallu les placer sous protection policière. L’enquête d’aujourd’hui, ce n’est plus seulement des échanges verbaux mais des faits établis de malversations financières qui ont été confiés à la justice. D’ailleurs ce n’est pas la seule affaire où l’implication de BHL est patente. Il est étonnant que cet individu n’ait pas été cité dans le procès en cours concernant le financement libyen de la campagne présidentielle de Sarkozy qui se rend aux audiences avec son collier électronique suite à une précédente condamnation dans l’affaire dite « des écoutes ». Tout le monde se souvient que c’est BHL qui est allé, dès le 3 mars 2011, à Benghazi chercher des Libyens pour les introduire à l’Élysée. Pourquoi cet empressement de BHL à intervenir sur l’agression de la Libye ? Quel intérêt avait-il ? Vu qu’il ne résiste pas à l’attrait de l’argent, tenant compte des tripatouillages de la caisse d’ARTE, que sait-il des fonds libyens pour lesquels Sarkozy est jugé aujourd’hui ? Les juges auraient à gagner d’auditionner BHL sur son rôle dans la chute de Khadafi avant son assassinat. Comme ils auraient à gagner pour savoir si BHL n’a pas bénéficié d’une partie de ce financement libyen. La justice doit vérifier tous ces aspects pour faire toute la lumière sur cette « association de malfaiteurs ». L’enquête ne fait que commencer. A suivre…
Zouhir Mebarki