Parmi les grands chantiers ouverts par le président Tebboune durant son mandat, il y en a qui nécessitent plus de temps que d’autres. Comme celui de la récupération des biens mal acquis. Lundi dernier, le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, a affirmé, à partir de Mostaganem, « qu’une quinzaine d’usines de production ont été confisquées dans le cadre de la récupération de l’argent détourné du temps de la « Issaba » et qu’elles sont en cours de réaffectation à des entreprises étatiques pour leur remise en activité ». De fait, cette récupération ne concerne pas seulement des usines. En décembre 2023, le président Tebboune avait annoncé que « l’État avait récupéré plus de 30 milliards de dollars entre biens immobiliers, unités industrielles et sommes d’argent ». Selon le ministre de la Justice, ces récupérations concernent « des habitations, de biens touristiques, des villas luxueuses à travers les wilayas du pays, ainsi que des dizaines d’usines, dont des usines de montage automobile et d’autres activant dans divers domaines, outre la saisie de bijoux et des pierres précieuses et la confiscation de 6447 comptes bancaires et 4203 véhicules, tous types confondus…(de plus, il y a)la confiscation de 23 774 biens mobiliers, de 425 habitations, et de 14 promotions immobilières, chacune comprenant jusqu’à 1000 logements ».Une véritable razzia. En réalité, il s’agit d’un chantier à double volet. L’un national et l’autre international. C’est le second qui nécessite plus de procédures et de temps pour la récupération des biens volés aux Algériens par de hauts dignitaires durant les premières décennies du troisième millénaire. En avril 2023, le Chef de l’État avait annoncé, dans un entretien accordé à la chaîne Al-Jazeera, que « l’Espagne s’est engagée à restituer trois hôtels 5 étoiles détenus dans le pays par un homme d’affaires algériens, poursuivi et jugé en Algérie dans plusieurs affaires de corruption ». Tout en invitant, par la même occasion, les autres pays européens, notamment la France, la Suisse, le Luxembourg et la Belgique, à faire de même. Plus en détails, le ministre de la Justice, Abderrachid Tabi, a annoncé par la suite que « la justice algérienne a délivré 224 commissions rogatoires et demandes d’entraide judiciaire au niveau de plus de 30 pays étrangers afin de récupérer les biens et fonds qui y ont été illégalement transférés ». Des crimes et délits d’une ampleur tellement extraordinaire que l’on ne peut s’empêcher de penser à la responsabilité des services de renseignements du pays à l’époque. En tout état de cause, pour Abdelmadjid Tebboune « Même si les choses prennent du temps, le plus important est que ces fonds ne se perdent pas ». Le Chef de l’État est déterminé à récupérer les biens volés aux algériens. Le prodigieux développement économique de notre pays et ses retombées en Europe constituent de nouveaux atouts dans cette voie. On pense à l’électricité, à l’hydrogène vert, au gaz, etc…Mais pour y arriver, un second mandat pour Tebboune est indispensable !
Zouhir Mebarki