Un reporter dans la foule : Le télétravail en Algérie 

Commençons par définir ce qu’est le télétravail. C’est le travail qu’effectue un salarié pour son employeur en dehors des locaux de l’entreprise en utilisant les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il y a plusieurs façons de désigner ce travail extra-muros. Travail à distance, travail à domicile, etc. Si c’est la pandémie du Covid 19 qui l’a généralisé, le télétravail existait bien avant et continue d’exister. On peut situer son origine avec la révolution numérique. Même si, dans certains cas, cela n’est pas tout à fait juste. En effet, le travail des correspondants de presse a toujours été un travail à distance. Depuis la diligence, puis le télégraphe, le téléphone et le Fax, le correspondant de presse n’avait pas de présence dans les locaux de ses employeurs. Que ce soit l’agence de presse ou le journal (papier). Les radios, télés et journaux électroniques ont une existence plus récente et bénéficient, par conséquent, des moyens technologiques appropriés qui vont jusqu’au « direct ». Pour illustrer le travail des agenciers à l’époque du seul téléphone, une anecdote authentique de l’assassinat du président américain John Kennedy en 1963 est toute indiquée. Dès la première balle qui a touché le président, deux journalistes d’agences concurrentes ont eu le même réflexe de se ruer sur la première cabine téléphonique pour informer en scoop leur rédaction. Celui qui était arrivé le premier s’est vu assommer par son collègue qui prit le combiné et permis ainsi à son agence d’être la première à annoncer l’événement. Le second aida le premier à se relever sans aucune animosité. En fair-play. Ceci pour dire que le travail à distance a toujours existé. Par contre le télétravail doit sa généralisation au Covid. En 2020. Et bien évidemment à la digitalisation qui a progressé dans tous les pays du monde. C’est le Canada qui détient la première place dans cette nouvelle façon de travailler. En Europe c’est la Finlande puis l’Allemagne et les Pays-Bas qui sont dans le Top3. Il y a la formule partielle. C’est-à-dire travailler quelques jours par semaine hors de l’entreprise. Selon une étude, 17% de la population active européenne pratique le télétravail. Maintenons essayons de cerner les avantages et les inconvénients de cette manière de travailler. Parmi les inconvénients on trouve les pertes occasionnées aux commerces de proximité dans les quartiers d’affaires qui regroupent plusieurs employeurs. Les avantages par contre sont plus nombreux. La formule est très bien adaptée aux handicapés. En outre il y a « l’absence de déplacement (gain de temps), les économies en essence et en frais de repas générées et enfin la flexibilité sur ses horaires de travail » selon une autre étude. D’autres paramètres existent mais il faudrait plus d’espace pour aller aux détails. Qu’en est-il chez nous en Algérie ? La numérisation bat son plein pour rattraper le retard de digitalisation pris par notre pays. C’est pourquoi, le président Tebboune l’a inscrit à son programme comme étant son 25ème engagement. Tebboune ne cesse de faire pression pour mener à son terme cette numérisation. Pour en finir avec la bureaucratie et la corruption. Pour avoir des statistiques fiables et faire des prévisions les plus justes possibles. Mais aussi et pourquoi pas de permettre l’élargissement du télétravail. Le cadre réglementaire existe avec les décrets 20-69 et 20-70. L’Algérie n’est pas Hong-Kong où « le système de transports publics efficace a donné aux citoyens moins de raisons de travailler à domicile » comme mentionné dans un rapport de l’administration. Dans certaines catégories d’emplois, le télétravail est indiqué. Et même avantageux. Et puis pourquoi resterions-nous en marge du progrès de l’humanité ? Dans la digitalisation nous avons perdu assez de temps comme cela !
Zouhir Mebarki
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