Accueil ACTUALITÉ ATTRACTIVITÉ TERRITORIALE : L’État compte sur ses « super-walis »

ATTRACTIVITÉ TERRITORIALE : L’État compte sur ses « super-walis »

0

Le discours « catalyseur » du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion du lancement samedi des travaux de la réunion gouvernement-walis, a porté essentiellement sur deux paramètres fondamentaux, à savoir le bien-être du citoyen et les différents processus permettant de répondre à l’urgence économique.

Une vision concertée sous la supervision du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, qui a abouti à l’adoption de plusieurs recommandations, au terme de trois ateliers orientés sur «Le rôle des collectivités locales dans la relance de l’investissement», «La diversification des ressources financières pour un développement local» et «Le rôle du wali dans le processus de développement économique local». Des mesures qui visent à concrétiser une meilleure gouvernance et une gestion efficace des objectifs fixés, au niveau local.
Une prise de conscience axée principalement sur une meilleure prise en charge des préoccupations des citoyens, n’étant possible que par une gestion optimale de l’investissement, au niveau local. Au préalable de ces objectifs fixés par le PM pour le corps des walis, et afin que ces derniers puissent assumer leurs missions et les objectifs qui leur sont assignés, cette corporation sera dotée d’un statut particulier, afin de renforcer leur rôle à cet égard. Des attributions qui entraîneront « la réorganisation des services extérieurs de l’Etat et leur adaptation au service des missions économiques des autorités publiques ». Parmi les prérogatives annoncées lors des nouvelles recommandations, entre autre, « le renforcement des missions de planification, l’importance accordée au développement des ressources humaines, à la décentralisation de la prise de décisions dans les programmes d’investissement public, ainsi que l’adoption d’outils efficaces et de mécanismes modernes de gestion ». Une stratégie qui impliquera nécessairement la société civile, d’où la nécessité d’introduire la démocratie participative dans la gestion des affaires locales, mais aussi dans la généralisation de la culture fiscale. Une démarche dictée par les priorités économiques de l’heure, selon des ateliers auxquels les présents à la réunion entre le gouvernement et les walis ont pris part samedi et dimanche, comme évoqués ci-dessus.

Les collectivités locales au service de l’économie nationale
Dans le domaine de l’investissement, il a été recommandé de redynamiser toutes ses composantes, notamment celle relative à l’environnement juridique, à même d’améliorer le climat des affaires, d’accompagner les investisseurs et de faciliter toutes les procédures. A cet effet, le PM a affirmé qu’ « il sera procédé dans les tout prochains jours, à l’installation de toutes les structures prévues dans les textes d’application de la nouvelle loi sur l’investissement, notamment l’Agence algérienne de promotion de l’investissement et ses guichets uniques ». Pour cela, une base de données permettant de promouvoir l’investissement local sera créée au niveau de chaque wilaya », selon « une feuille de route définissant les indicateurs socioéconomiques, les capacités et les opportunités offertes ».
Selon Aïmene Benabderrahmane, cette initiative « englobera le soutien au profit des porteurs de projets, comme « la mise à disposition de l’offre immobilière, la simplification des procédures, ainsi que la levée de tous les obstacles bureaucratiques ». Une priorité que le Premier ministre a mise en avant, appelant les walis à «se mettre au diapason de l’approche globale adoptée par l’Etat dans l’orientation du foncier industriel ». Toujours concernant l’investissement, le chef du gouvernement a soulevé l’importance d’accompagner le jeune entrepreneur, de réformer les dispositifs de créations des micro-entreprises, du micro-crédit, ainsi que la promulgation de loi du statut de l’auto-entrepreneur, dans l’objectif d’éradiquer les activités parallèles et résorber le chômage. Par ailleurs, Il a été recommandé « la mise en place d’un cadre de partenariat entre les collectivités locales et les universités en vue de bénéficier des capacités scientifiques et de l’innovation ». Enfin, les recommandations ont également pris en considération « l’impact sur l’environnement et les cadres juridiques qui permettront de récupérer le foncier non exploité et son octroi à ceux qui veulent vraiment l’exploiter ».

Développement solidaire et partage équitable des richesses
Gérer et planifier un développement équitable et éradiquer toute forme d’inégalité, selon une approche incluant tous les citoyens sans exception, au regard des régions défavorisées qui subsistent encore, tel est le cheval de bataille du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier, qui a pris à témoin les commis de l’Etat dans sa vision de « rattraper les insuffisance de développement au niveau de plusieurs communes et des zones dépourvues d’un minimum d’infrastructures », a appelé les walis et tous les élus locaux, à « renforcer leur coordination, dans le traitement des requêtes émises par les citoyens ». Une mission durant laquelle ces nouveaux « managers locaux », seront chargés d’apporter une valeur ajoutée à leur population « à travers la création la richesse, des emplois et l’élévation du niveau des infrastructures et des services publics ». Un plan de travail qui nécessitera l’encouragement de l’investissement public et privé, de sorte à diversifier les ressources de financement des collectivités locales.
En effet, de ce qui est ressorti des trois ateliers entamé durant les deux journées de rencontre entre le gouvernement et les walis, l’urgence « de s’éloigner graduellement de la prédominance de la dépense publique et renforcer le rôle de l’ensemble des acteurs du territoire et celui des établissements publics locaux dans le financement du développement local ». Allusion faite à la mise en place d’une solidarité intercommunale, laquelle permettra d’impliquer tous les opérateurs économiques locaux, notamment ceux qui relèvent du secteur privé, en vue de converger vers des solutions concrètes pour parer au déficit financier des wilayas et des communes. A ce titre, les participantsont évoqué notamment la possibilité d’une révision du mode de partage de la fiscalité entre l’Etat et les Collectivités locales et l’adoption d’un mode de gestion rénové du patrimoine foncier et immobilier des collectivités, de manière à rationaliser les dépenses et optimiser les revenus.

Un statut particulier pour renforcer le pouvoir local
Invité de l’émission de la chaine Une de la Radio algérienne, « Le Forum de la Radio », le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, s’est exprimé sur ces nouveaux pouvoirs octroyés au walis au niveau des territoiresdont ils sont les uniques responsables. « Le wali sera désormais l’unique premier responsable représentant l’Etat au niveau de la wilaya. Tous les autres responsables ne seront là que pour lui apporter du soutien », a annoncé Merad. Une déclaration qui intervient au lendemain des propos du PM, Aïmène Benabderrahmane, qui avait annoncé dimanche la mise en place prochainement d’un « statut particulier des walis ». Une première depuis l’indépendance. « Le statut particulier des walis constitue une véritable préoccupation qui doit être prise en considération par l’Etat. Le président de la République nous a instruit de se pencher sur cette loi, suite à quoi le gouvernement a mis en place les dernières retouches de ce texte légal que nous allons soumettre au président de la République dans les prochains jours », a annoncé Benabderrahmane, mettant ainsi en avant le rôle « central » du wali, lequel pourra travailler dans un avenir proche, « en toute aisance » étant « le seul pouvoir exécutif dans la wilaya ».
Au regard de tous ces changements prescri par le président Tebboune, faisant passer les commis de l’Etat, du statut de simple gérant à celui de manager, cette rencontre annuelle n’est en réalité qu’une préface au « Plan national d’aménagement du territoire à l’horizon 2030 », dans la mise à niveau des axes répondant aux enjeux socioéconomiques actuels, à l’instar de la gouvernance régionale, de la sécurité alimentaire, de la sécurité hydrique, de la diversification de l’économie, de la transition énergétique et de la numérisation.
Hamid Si Ahmed

Article précédentDémantèlement d’un réseau criminel composé de ressortissants étrangers
Article suivantL’EX-CHEF DE GOUVERNEMENT MAROCAIN DIT TOUT HAUT … : « Des barons de la drogue se recyclent en dirigeants politiques »