Le président Abdelmadjid Tebboune a confirmé la tenue du Sommet arabe à Alger dans le dernier trimestre de cette année, et, a-t-il précisé, probablement à une date liée à une journée historique pour l’Algérie. Tout le monde a compris qu’il s’agit du 1er novembre, correspondant au déclenchement, en 1954, de la lutte de libération nationale contre le colonialisme français.
On le saura en mars à l’occasion de la réunion officielle des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire durant laquelle la date définitive du sommet sera officialisée. Au cours de son entrevue avec les médias nationaux, le Président a démenti l’existence d’un quelconque désaccord entre les dirigeants arabes concernant l’organisation du prochain Sommet arabe en Algérie. « Au vu de la tournée effectuée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, dans certains pays arabes, tout le monde était d’accord pour la tenue du sommet d’Alger », a affirmé le président Tebboune. Il a souligné qu' »il n’y aucun désaccord. Au contraire, nous n’avons trouvé que des encouragements de la part des dirigeants arabes frères, du Golfe, de l’Égypte, de la Tunisie et du Yémen qui attendent la tenue de ce sommet en Algérie ». « Tous les frères arabes attendent le sommet en raison de la politique de l’Algérie, équidistante à l’égard de toutes les parties et qui ne jette pas l’huile sur le feu pour provoquer la Fitna entre les pays. Nous tendons plutôt à unir les pays autant que possible », a assuré le président de la République. Il a formé le vœu de voir le sommet d’Alger sanctionné de résultats « très positifs » dont le monde arabe a besoin et qui mettront fin à la désunion. Une fois encore, le président Tebboune a évoqué la nécessaire réforme de la Ligue arabe qui a besoin aujourd’hui de « revoir ses textes et ses lois ». La déclaration du président Tebboune aux deux responsables de médias nationaux est une réponse cinglante aux cercles sur la scène arabe et ailleurs, qui cherchent à torpiller la démarche de l’Algérie visant à réunir à un haut niveau les responsables arabes pour ce Sommet, qui placera notamment la question palestinienne en tête de l’agenda de ses travaux. La démarche algérienne est également motivée par le souci de renouer avec le travail commun concernant les intérêts et les aspirations des peuples de la région : paix, sécurité, développement,… dans un monde en pleine mutation. Depuis qu’Israël occupe des territoires palestiniens, les dirigeants sionistes œuvrent à créer et entretenir dans la région des tensions, des crises mais aussi maintenir le sous-développement, pour pouvoir mener sans risque sa politique expansionniste, en Palestine et au-delà, dans le Golan syrien, etc. et s’incruster davantage dans des régions plus éloignées, à travers le processus de «normalisation», notamment avec le Maroc. Lors de l’audience accordée fin janvier à des ambassadeurs de pays arabes accrédités en Algérie, dans le cadre d’une rencontre de concertation, au siège du ministère des Affaires étrangères, entrant dans le cadre des rencontres périodiques avec le corps diplomatique, Ramtane Lamamra avait souligné l’engagement du président Tebboune à poursuivre la concertation et la coordination avec ses frères, dirigeants des pays arabes et les responsables du Secrétariat général de la Ligue arabe dans l’objectif de réunir les conditions politiques de succès du Sommet arabe que prépare l’Algérie. Ce Sommet aura trois centres d’intérêt. le repositionnement de la cause palestinienne au centre de l’action commune des pays arabes, sur la base de l’Initiative arabe de paix ; la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, après en avoir été exclue dans le sillage de la tentative de «printanisation » lancée en 2011 soutenue par les pays occidentaux et quelques pays arabes ; et la réforme de la Ligue arabe.
M’ hamed Rebah
