Le Front des forces socialistes, fondé en 1963 par le défunt Hocine Aït Ahmed, qui a une bonne idée sur la « Guerre des sables » déclarée par le Maroc à l’Algérie en octobre de la même année pour en avoir participé avec ses militants aux côtés des troupes du colonel Mohand Oulhadj, réagit à la toute récente agression des forces militaires du Royaume de M6. Dans un communiqué rendu public hier, le FFS condamne ainsi et avec ferme rigueur « l’attaque flagrante et lâche qui a coûté la vie à des ressortissants algériens », rappelant que leurs camions « ont été bombardés sur la route qu’ils empruntaient, reliant la Mauritanie à l’Algérie, dans le cadre d’une mission d’échanges commerciaux » entre les deux pays.
Le parti, dont le communiqué a été signé par son premier secrétaire Youcef Aouchiche, considère cet acte « hostile » et « extrêmement dangereux » comme « une aventure et un passage malveillant vers les plus hauts niveaux de provocation » qui comportent « un caractère militaire » dont, précise la même source, « la ou les parties qui en sont à l’origine assument à elles seules toutes les conséquences qui en découlent. »
Le FFS ajoute que les bombardements opérés contre des civils algériens non armés, dans ce contexte particulier, « ne s’expliquent que par un plan prémédité » visant à « provoquer le pourrissement » et à « pousser la région du Maghreb vers l’inconnu. »
Pointant du doigt le danger qui pèse sur la stabilité et la sécurité de la région au lendemain de la normalisation officielle des relations marocaines avec l’entité sioniste, le FFS met en garde contre le royaume chérifien, allusion à la dernière visite du MAE israélien à Rabat lors de laquelle celui-ci a provoqué l’Algérie. Autrement, dénonce le parti, « ceux qui déroulent le tapis rouge aux tenants des plans du chaos et de la destruction de la région maghrébine ». Un rapprochement que le FFS considère de « trahison des combattants de la cause maghrébine réunis autour de la lutte contre l’occupation, que la même idéologie colonialiste essaie aujourd’hui de ressusciter avec de nouvelles formes et d’autres appellations. »
Pour le parti, ce « changement accéléré dans le traitement des questions purement maghrébines n’a aucune justification, ni logique ni morale, et transformerait le rêve maghrébin en un cauchemar horrible avec des répercussions désastreuses sur l’ensemble des peuples de la région. »
Ainsi, face aux défis et aux menaces qui pèsent sur la région, le FFS appelle au « calme, la sérénité et la confiance », en vue de « construire des passerelles de coopération et de consensus pour parvenir à la démocratisation des régimes, lui permettant ainsi de construire un Maghreb intégré et cohérent… »
Enfin, le FFS s’est incliné devant la mémoire des trois victimes de cet assassinat ignoble et exprime ses condoléances et sa profonde solidarité envers leurs familles.
F. G.