Après avoir fait l’objet de nombreuses critiques par les professionnels du secteur de l’Éducation, le plan exceptionnel de l’enseignement mis en place par le ministère de l’Éducation pour organiser les cours, à la prochaine rentrée scolaire, a été finalement modifié.
Le MEN semble, en effet, avoir pris en considération les réserves émises par plusieurs syndicats du secteur autour de ce plan de l’enseignement devant être appliqué durant l’année scolaire 2021/2022, qui se déroulera pour la seconde fois consécutive dans une conjoncture sanitaire marquée par la propagation du Coronavirus. Le nouveau plan envoyé aux directions de l’éducation de wilayas comporte des modifications importantes à commencer par le volume horaire de chaque séance de cours qui a été réduit à 45 minutes au lieu de 60 minutes. Aussi il a été décidé d’annuler l’enseignement les samedis pour les établissements ayant adopté le système de double vacation, alors que le volume horaire de l’enseignement pour les deux systèmes (double vacation, ou vacation unique) est de 10h pour chaque groupe. Le même plan prévoit pour les établissements qui adoptent le système unique, à ce que les classes soient divisées en deux groupes, avec la possibilité de ne pas les diviser si le nombre d’élèves est égal ou inferieur à 20. S’agissant de classes divisées en deux groupes, le même plan prévoit à ce que les cours soient dispensés alternativement tous les deux jours durant les 5 jours de la semaine, en alternance hebdomadaire, avec la nécessité de maintenir le même volume horaire hebdomadaire réglementaire pour les enseignants du cycle primaire. Il est important de rappeler que le plan exceptionnel des cours adopté initialement par le MEN n’avait pas eu l’approbation de différents syndicats. Jugé très chargé et difficile à appliquer, ce plan aurait pu représenter une source de contestation des enseignant lors de la rentrée. Parmi ces syndicats, l’on évoque le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) qui avait appelé la tutelle ministérielle à revoir le volume horaire des cours de sorte à aller vers leur allègement. Le syndicat avait demandé à ce que les heures supplémentaires exceptionnelles que devront donner les enseignants ne deviennent pas la règle et la solution pour pallier à la vacance pédagogique. De son coté, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, avait estimé que l’application de ce plan sera une tâche difficile puisque chaque enseignant aura 4 heures de travail supplémentaires chaque semaine en raison de la décision prise par la tutelle de ne pas organiser de concours externe de recrutement. Le recours donc à l’augmentation du volume horaire de chaque séance de 15 minutes, face au manque flagrant d’encadrement, poussera avait prévenu Amoura les enseignants à la contestation. Ces derniers, avait-il ajouté, se verront faire face à une surcharge qu’ils auront du mal à gérer, ce qui les poussera certainement à organiser des actions de protestation lors de cette rentrée. Amoura avait fait état, dans le même contexte, de la nécessité d’ouvrir un nouveau poste budgétaire si le nombre d’heures de travail supplémentaires dépasse les 10h par semaine pour un seul enseignant. Face à cette situation, les inspecteurs de l’éducation avaient quant à eux déposé des rapports quant à l’impossibilité d’appliquer le plan exceptionnel des cours sur le terrain.
Ania Nait Chalal