Après les grandioses marches du mouvement populaire enregistrées avant-hier à travers tout le territoire national à l’occasion du 2ème anniversaire du Hirak de février 2019, les étudiants algériens, fer de lance de la protesta en 2019, ont marché, hier, à Alger, pour marquer l’évènement et souffler la 2ème bougie du mouvement citoyen pacifique après une suspension de près d’une année en raison de la pandémie du coronavirus. Le compteur s’est arrêté à la 56ème semaine consécutive de contestations, d’une cadence de deux jours par semaine ; les mardis et vendredis à cause des restrictions dictées par la pandémie. En dépit du dispositif impressionnant des services de sécurité, les étudiants s’étaient déjà mis en ordre de marche après s’être regroupés près de la Fac centrale d’Alger, tôt le matin de ce mardi, journée habituelle de protestation pour la communauté estudiantine. Des appels largement partagés sur les réseaux sociaux ont d’ailleurs mis les forces de sécurité en alerte. Le dispositif sécuritaire mis en place se caractérise par une « forte présence policière, une surveillance aérienne via un hélicoptère, une grande mobilisation de policiers en tenue et en civil. La porte de la faculté est bloquée par une dizaine de policiers », selon des sources concordantes. Au même moment les premières arrestations d’étudiants ont été signalées du côté de la place d’Émir-Abdelkader et à la Rue Larbi Ben M’hidi à Alger, peu de temps avant le début de la marche des étudiants. On parle de plusieurs étudiants. Alors qu’au niveau du Square Port-Saïd, le service d’ordre a tenté de disperser la foule, selon les informations colportées sur les réseaux sociaux. Les manifestants se sont massés en nombre devant le café « Tantonville » et le Théâtre national, tandis que d’autres avaient déjà atteints les abords de la Place des martyrs, rapportent les mêmes sources. En début d’après-midi, les étudiants massés pendant un long moment au niveau du Square port-Saïd ont repris leur progression vers la rue Abane Ramdane, avant d’être, une nouvelle fois, bloqués par les policiers au niveau de la mosquée de l’Émir Abdelkader. Ils avaient tout de même réussi à rejoindre la rue Larbi Ben M’hidi pour tenter de regagner le cœur de la capitale et la place Audin mais stoppés net par la police les empêchant d’avancer vers l’avenue Pasteur, et tenter de les faire diriger vers Tafoura. Le mouvement populaire du 22 février 2019 a célébré, avant-hier, le 2ème anniversaire du Hirak. En cette occasion, plusieurs marches pacifiques ont eu lieu à travers la majeure partie du territoire national à Alger comme à Béjaïa, Jijel, Bouira, Sétif, Tizi-Ouzou, Mostaganem, El-Oued, El-Bayadh, Oran, Tlemcen… pour souffler la 2ème bougie du mouvement citoyen.
Brahim Oubellil