On en sait un peu plus sur l’affaire civile dans laquelle Saïd Bouteflika était poursuivi par le tribunal de Sidi M’hamed. En effet, acquitté dans l’affaire dite « complot » par la Cour d’appel militaire de Blida, le frère cadet de l’ex-Président déchu est accusé de « blanchiment d’argent » au profit du parti FLN et de « trafic d’influence » au bénéfice de l’homme d’affaires Ali Haddad (en prison).
Au demeurant mis sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le tribunal d’Alger, Saïd Bouteflika a été « privé » de ses avocats lors de l’audience, à en croire maître Khaled Bourayou, membre du collectif de la défense. En d’autres termes, lors de la présentation de l’accusé, le juge avait « refusé » la présence des membres du collectif de la défense. Ce qui est, selon Me Bourayou, contraire aux procédures judiciaires, a-t-il déclaré, jeudi passé, dans un entretien paru dans le quotidien El-Khabar. Ceci pour la forme. Dans le fond, Me Bourayou estime que le dossier d’accusation de son client, poursuivi pour « blanchiment d’argent » et « trafic d’influence » est « monté de toutes pièces ».
Dans son plaidoyer médiatique, l’avocat de Saïd Bouteflika a tenté de battre en brèche les accusations du juge d’instruction, comme par exemple celle en trait avec « blanchiment d’argent », et « dissimulation d’argent sale », comme cité par Ali Haddad lors de son audition dans l’affaire de financement occulte de la campagne du cinquième mandant avorté de Bouteflika. « Ces accusations sont dénuées de tout fondement. Le dossier est monté à partir des accusations de Ali Haddad, c’est pour cela que le juge d’instruction a impliqué Saïd Bouteflika dans une affaire qui ne le concerne pas », plaide Me Bourayou l’innocence de son client.
Si maintenant l’avocat n’a pas exclu le lien d’amitié existant entre Saïd Bouteflika et Ali Haddad, et qui remonte à 2009 dans la foulée du troisième mandat de Bouteflika, il rejette « toute implication » dans le dossier de l’homme d’affaires. D’ailleurs, a-t-il argumenté, le patron déchu était déjà « riche » et qu’il « n’avait pas besoin » de Bouteflika pour l’être davantage.
Par contre, Me Bourayou accuse les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, responsables directs du Conseil national d’investissement (CNI) d’être « derrière » l’ascension de Ali Haddad.
Dès lors encore que l’affaire concerne les avantages indus et autres accusations contre Haddad, laquelle affaire implique les deux anciens chefs de l’Exécutif, aujourd’hui en prison, Bourayou estime que la compétence judiciaire est d’ordre « administratif » et non « pénal ». Pour l’avocat, Saïd Bouteflika n’a « ni de sociétés, ni de projets d’investissement » pour qu’il soit impliqué dans l’affaire Haddad.
Farid Guellil
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