La décision du ministère de l’Éducation nationale de rabaisser la moyenne d’admission au Baccalauréat à 9/20 a suscité plusieurs réactions chez le partenaire social.
Celui-ci a dénoncé la mesure et dit refuser de toucher à la « crédibilité » de ce brevet international, indiquant que la tutelle s’active dans le « populisme » pour gagner la confiance sociale « avant le référendum » sur la nouvelle Constitution du 1er novembre prochain. Ainsi, tous les syndicats du secteur de l’Éducation s’attendent à une augmentation dans le taux de réussite au Bac dont les résultats seront divulgués très bientôt. Selon Mohamed Ouadjaout, ministre du secteur, cette augmentation est attendue notamment après avoir fixé la moyenne du bac à 9/20 pour entrer à l’université algérienne. Une décision sur laquelle les syndicats n’ont pas hésité à exprimer leur crainte concernant la dégradation du niveau éducatif et la non-crédibilité du diplôme algérien dans le futur. À part les syndicats des parents d’élèves qui se sont félicités de cette décision, le président du SNAPEST, Meziane Meriane, a désapprouvé cette mesure. S’exprimant sur la chaîne III de la radio, le syndicaliste le dit sans ambages : « J’aurais aimé qu’on garde la moyenne de dix, d’autant plus que les épreuves étaient largement abordables, surtout que les élèves n’ont eu qu’un trimestre et demi de cours ». Le CLA, L’UNPEF et le SATEF ont, de leurs côté, averti sur les conséquences négatives de cette décision sur le niveau éducatif des élèves surtout ceux accédant à l’université. Car « non seulement elle touche à la crédibilité de ce brevet, mais aussi au devenir de l’école algérienne et au niveau des étudiant dans l’université qui sera « médiocre », indique Zoubir Rouina, SG du CLA, ajoutant que la tutelle aurait pu prendre d’autres décisions pédagogiques, tel d’organiser une deuxième session de rattrapage. Pour Messaoud Boudiba, SG du CNAPEST, cette décision va influer négativement et fortement sur les élèves au moment où ils feront leurs choix dans les universités. C’est d’ailleurs la même question qui a été posée par le SG du SATEF Boualem Amoura. Egalement, le syndicat des inspecteurs de l’Education a exprimé, hier, sa surprise de cette décision inattendue, notamment en ce moment précis à l’approche des délibérations des résultats. «Cette décision aura sans doute un impact négatif sur le parcours des élèves » avertit-il, « il s’agit d’une décision non étudiée » déclare le syndicat dans un communiqué rendu public. Ainsi, l’accès à l’université algérienne sera plus facile, certes, mais le niveau des étudiants sera-t-il à la hauteur des filières et des choix proposés, même si la liste a été élargie à 10 après qu’elle ne contenait que 7 choix ? En revanche et même si les filières scientifiques restent accessibles par des moyennes qui dépassent 14/20, on peut ne pas non plus diminuer la valeur des filières littéraires à ce niveau ! C’est d’ailleurs, ce qu’ont soutenu les internautes sur les réseaux sociaux, qualifiant cette décision de « mascarade », et de « populiste ».
Sarah Oub