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MME FATOUM LAKHDARI, CHERCHEUR SUR LES RÉGIONS ARIDES ET L’AGRICULTURE SAHARIENNE : « Privilégier les zones délaissées dans le développement national »

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Longtemps considérées à tort comme des régions regorgeant de ressources en sous-sol, mais d’une utilité presque nulle pour les autres exploitations notamment en agriculture, les régions du sud du pays ont prouvé par la suite la richesse de ces terres à caractère, certes, saharien, mais qui se sont avérés très fertiles dans la production notamment agraire comme l’attestent les rares investissements engagés dans cette vaste région de l’Algérie.

Conséquence d’un abandon délibéré des zones sahariennes et des Haut-Plateaux: Des disparités régionales à crever l’œil, entre le Nord et le Sud du pays, et un déséquilibre flagrant dans la répartition de la population qui a conduit à un mouvement migratoire vers les régions du Nord entre autres. À la lumière du projet de la nouvelle Algérie initié par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui s’est engagé à mettre fin à ce qu’on peut qualifier de ségrégation régionale, ces régions peuvent désormais espérer à un avenir plus radieux en exploitant le potentiel dont elles disposent créateur de richesses et de l’emploi, au même titre que les autres régions du pays pour tourner cette page peu reluisante d’une Algérie indépendante à deux populations distinctes. Madame Fatoum Lakhdari, Chercheure sur les régions arides et l’agriculture saharienne, invitée, hier, à la Radio nationale chaîne 3, a relevé la nécessite pour le pays « d’aller vers un développement national, privilégiant les régions qui accusent un retard», en adoptant, a-t-elle ajouté, une stratégie dont la priorité sera accordée aux «régions montagneuses et les régions de l’arrière-pays» et particulièrement celles du Sud. Ces dernières représentent, selon elle,  87% du territoire national et recèlent des terres et des ressources les plus convoitées.  Pour assurer cet équilibre et une équité régionale, il faut, a –t-elle recommandé, «privilégier» ces zones, en améliorant les conditions de vie des populations déjà en place, afin de pouvoir faire de ces régions délaissées, des pôles plus attractifs pour le maintien des populations en place à travers un environnement plus clément en matière de développement.

Une stratégie adaptée aux spécificités des régions
Si la spécialiste n’a pas nié l’existence de projets déjà réalisés dans ces régions, elle a, toutefois, regretté le fait que les « spécificités de ces régions», n’étaient pas prises en compte. «Tout projet doit s’appuyer nécessairement sur une connaissance fine du terrain, si on veut réellement utiliser ce territoire d’une façon intelligente et durable», a –t-elle dit, à ce sujet, dont la clef de voûte, à ses yeux, réside dans la décentralisation de la décision et surtout à l’implication des compétences nationales. Dans tout pays qui aspire à un développement, a-t-elle, encore suggéré, « il est impératif de solliciter et de recourir à la communauté scientifique dans toutes les disciplines pour tout d’abord, faire les choses de façon rigoureuse, évaluer les risques, mais pour aussi assurer le suivi et l’évaluation. »
Elle propose, dans la foulée, de «déterrer» les études et les prospections faites par le passé et encourager la recherche et la réflexion ou lieu de faire table rase sur tout ce qui a été fait auparavant. «Nous avons aussi des projets ayant abouti à des brevets d’innovation qui malheureusement dorment dans nos tiroirs», déplore Mme Lakhdari pour qui la stratégie doit non seulement s’adapter aux spécificités de la région mais aussi prévoir le développement d’une « chaîne de valeur ». Pour appuyer ces propos, Mme Lakhdari a cité l’exemple de la filière des dattes qui a réussi à créer une «une industrie de transformation» à même de générer des richesses et créer des postes d’emploi.
Brahim Oubellil

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