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Talaïâ Elhourriet sur le projet de révision de la Constitution : « Le timing est mal choisi »

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Lors d’une conférence de presse consacrée essentiellement à la position du parti par rapport au projet de la révision de la Constitution, le président par intérim de Talaïâ Elhourriet, a affirmé que le moment est mal choisi pour un débat sur un projet d’une telle importance.
« Le timing de présentation de cet avant-projet est inadéquat en raison de la pandémie du coronavirus qui sévit dans notre pays ; mais aussi pour des raisons politiques marquées par des restrictions sur la liberté d’expression et au travail de la presse qui ne sont pas en mesure d’aider à favoriser l’adhésion au débat constitutionnel », a souligné d’emblée, le successeur de Ali Benflis avec un statut intérimaire, toute en plaidant pour un climat plus apaisé et plus serein.
Aussi, le conférencier ne s’est pas du tout gêné de tirer des fléchettes sur le comité de Ahmed Laraba, en charge d’amender la Constitution, qu’il accuse d’avoir outrepassé ses missions et de s’être converti en promoteur d’un document, pourtant, qualifié de « simple plateforme de réflexion ».
« Cette campagne avant terme, renseigne sur la nature de l’avant-projet diffusé qui semble être le projet quasi-final », a regretté le chef de ce parti. Tout en estimant que le rôle du comité est arrivé à son terme le jour de la remise du document au chef de l’État, il souhaite la mise en place d’une structure crédible pour prendre en charge les avis et propositions formulés. En dépit de ce constat, le parti a accepté de formuler son avis à la présidence le 30 juin, soit le dernier jour ouvert au délai.
S’agissant des points contenus dans le brouillon Laraba, M. Saâdi s’est montré, lui aussi, contre la très contestée des propositions avancées par la commission d’experts, à savoir, le poste de vice-président, rejeté par de nombreux acteurs politiques du pays en raison de son caractère successoral, en dehors du suffrage universel. « Cette proposition constitue une flagrante violence à la souveraineté du peuple, seul détenteur du pouvoir », a-t-il expliqué à ce sujet.
Outre cette proposition qu’il voit d’un mauvais œil, le conférencier a relevé d’autres anomalies qui, selon lui, marquent l’omniprésence de l’Institution présidentielle dans l’édifice institutionnel, notamment la possibilité de nommer un chef du gouvernement en dehors de la majorité parlementaire, un très large pouvoir de nomination couvrant toutes les sphères de l’État, et la possibilité de légiférer par ordonnance sous le sceau de l’urgence.
Sur le volet des libertés et droits, le parti de Talaïâ Elhourriet, estime que le problème ne se pose pas au niveau des textes étant donné que l’Algérie a ratifié toutes les conventions internationales des droits de l’Homme, mais réside plutôt dans l’absence d’un vrai État de droit, où les Institutions démocratiques sont les garantes du respect de cette question.
À propos du système déclaratif sur la création d’associations, il considère que c’est le même système en vigueur étendu aux libertés de réunion et autres manifestations publiques, alors que ce même statut n’est pas retenu pour la création des partis politiques, qui reste, ainsi, tributaire du bon gré de l’administration.
Concernant l’envoi des troupes militaires hors de nos frontières, le parti est favorable à cette démarche à condition qu’elle soit entourée de conditions strictes et explicites.
Pour ce qui est de l’indépendance de la Justice, notamment des propositions relatives au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), l’intérimaire de Talaïâ Elhourriet, assure que le maintien de sa présidence par le chef de l’État et le retrait du ministre de la Justice de celui-ci, ne règle en rien la question de l’indépendance de la Justice, précisant que cette Institution constitutionnelle (CSM), doit être préservée des influences extérieures pour pouvoir s’acquitter convenablement de ses missions constitutionnelles.
Concernant l’Autorité nationale indépendante des élections, il estime qu’elle est entourée de flou notamment dans le mode de désignation de son président ainsi que le reste des membres, qui nécessite des éclaircissements car il faut déterminer le mode de désignation de tous les membres pour pouvoir aller à l’élection de son Président. De même, d’ailleurs, pour les membres de la Cour constitutionnelle.
Brahim Oubellil

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