Alors que les appels à l’annulation définitive de l’examen du Brevet de l’enseignement moyen, reporté au mois de septembre, persistent depuis plus de trois semaines, le ministère de l’Éducation nationale n’a toujours pas donné de réponse, favorable ou défavorable soit-elle . Le débat autour de cette question n’a même pas été ouvert avec les associations de parents d’élèves et les différentes formations syndicales du secteur.
Nombreux sont les syndicats à avoir soutenu l’Association nationale des parents d’élèves dans sa revendication d’annuler le BEM. En effet, au lendemain de l’annonce faite par le gouvernement quant au report de cet examen à la troisième semaine du mois de septembre prochain, les représentants de parents d’élèves ont vite procédé au dépôt d’un recours au niveau du ministère de l’Éducation afin de revoir cette décision. Cette démarche a été, faut-il le souligner, largement soutenue par différentes formations syndicales, à l’instar du CNAPEST, du SNTE, du SATEF ou encore du CLA. Hier c’était le tour du CNAPEST, section Alger, d’exprimer son soutien aux parents d’élèves et d’appeler à satisfaire sa revendication d’annuler l’examen du BEM pour «préserver le mental des élèves», a-ton souligné dans un communiqué rendu public. La même source a proposé, dans le même cadre, d’idée de compter les moyennes trimestrielles des 1er et 2eme trimestres pour obtenir la moyenne de passage au lycée.
Il est à relever cependant que malgré l’insistance des partenaires sociaux et des parents d’élèves, aucune suite n’a été donnée de la part des responsables du MEN et aucune réunion pour débattre de la question n’a été tenue ou du moins programmée. Ceci porte à croire que le gouvernement ne compte pas revenir sur sa décision, alors que plusieurs facteurs laissaient prétendre le contraire. L’on rappellera à ce titre les déclarations faites par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’un entretien accordé au début du mois de mai à des organes de presse, où il avait abordé la question des examens officiels et l’organisation de la fin de l’année scolaire. Le chef de l’État avait écarté toute «idée d’année blanche». Il avait assuré que l’examen du Baccalauréat allait être maintenu, tout en promettant qu’une «solution allait être proposée pour les examens de 5e AP et du BEM en fonction de l’évolution de la situation sanitaire du pays». Une semaine après, la décision du report du BAC et du BEM au mois de septembre ainsi que l’annulation de l’examen de 5e AP a été annoncée à l’issue d’un Conseil des ministres.
Bien que pour le BAC et la 5e AP la satisfaction était générale, la décision du report du BEM a, quant à elle, été rejetée par les parents d’élèves, les enseignants et les syndicats. Selon eux, les conditions « psychologiques et pédagogiques » ne sont pas réunies pour permettre aux élèves de concourir à ces épreuves, notamment après plus de 6 mois d’arrêt des cours.
Ania Nait Chalal