Aussitôt annoncée à l’issue du Conseil des ministres, tenu dimanche passé, la décision de reporter les épreuves du Brevet de l’enseignement moyen au mois de septembre a provoqué chez les élèves et leurs parents une situation de panique. Pris au dépourvu, ils s’attendaient, en effet, à ce que les épreuves soient carrément annulées, comme cela a été le cas pour les examens de cinquième AP.
En effet, alors que le nouveau calendrier du Bac et l’annulation de la 5ème, ont été approuvés, le report de l’examen du BEM est quant à lui contesté et rejeté par les parents et un grand pourcentage d’enseignants. Lundi, plusieurs associations de parents d’élèves ont décidé de déposer des recours au niveau du ministère de tutelle pour appeler à la révision de cette décision qui, faut-il le souligner, a été prise par le chef de l’État après concertations et consultation des responsables du secteur de l’éducation nationale et suivant aussi le rapport qui lui a été exposé en Conseil des ministres.
Reste à savoir maintenant si cette revendication sera prise en considération et poussera le gouvernement à revoir sa décision. En tout cas, lors d’un entretient qu’il avait accordé aux médias nationaux, au début du mois en cours, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait uniquement insisté sur la tenue des épreuves du Bac et que celles-ci auront bien lieu tout en écartant l’idée d’une année blanche. « Il y aura le BAC, et pas d’année blanche », avait-il en effet déclaré alors qu’il avait promis une solution pour les examens de 5e AP et du BEM « en fonction de l’évolution sanitaire du pays ». Le chef de l’État avait également relevé que « l’année scolaire prend habituellement fin vers le 15 juin, voire la fin du mois de juin, nous sommes encore loin de cette date. Si les chiffres du coronavirus baissent, nous trouverons une solution, mais nous n’allons pas gâcher l’année scolaire de nos élèves ».
Ce qui pourrait justifier la décision
Tout porte à croire donc que l’examen du BEM pourrait être annulé et que seules les moyennes des premier et deuxième trimestres seraient comptabilisées pour le passage en seconde. Une option tout à fait envisageable, car non seulement 75% du programme scolaire ont été dispensés, mais en plus les moyennes trimestrielles sont d’habitude comptabilisées si la moyenne à l’examen du BEM est inférieure à 10/20.
À rappeler que l’Association des parents d’élèves avait justifié son refus au report de l’examen du BEM par le fait qu’il n’était pas possible de ramener les élèves à concourir un examen national après un arrêt de cours de plus de 6 mois. Selon son président, « les élèves ne sont pas prêts à passer ces épreuves, car psychologiquement ils sont influencés par les mesures sanitaires prises pour lutter contre le coronavirus ».
De son côté, le ministre de l’Éucation nationale, Mohamed Oudjaout, a expliqué que la situation sanitaire actuelle ne permet pas l’organisation de l’examen du BEM à son échéance fixée, d’où la décision de son organisation durant la deuxième semaine du mois de septembre prochain. Plus précis, Oudjaout a ajouté que les épreuves seront basées sur ce qui a été dispensé en classe comme enseignement lors des 1er et 2eme trimestres de l’année scolaire 2019/2020. Dans ce cadre, il a annoncé que les établissements scolaires ouvriront leurs portes pour une durée admissible si les conditions le permettent avant le déroulement des épreuves, pour assurer aux élèves une révision et une prise en charge psychologique de manière à les préparer aux examens, rappelant que la rentrée scolaire 2020-2021 est prévue début octobre prochain.
Ania Nait chalal