Les pouvoirs publics s’attèlent sur la mise en place d’une stratégie nationale d’exportation qui s’articule autour de quatre secteurs ( l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, les TIC et les pièces de rechange) afin d’avoir plus d’efficacité, de professionnaliser l’acte d’exportation et d’encourager la production nationale, a indiqué hier, le ministre Délégué chargé du Commerce extérieur, Aïssa Bekkaï.
Tous les textes régissant cette activité seront revus, a souligné M.Bekkaï. Des ateliers ont été lancés et chapeautés par des groupes de travail. Ils concernent l’évaluation des conventions signées, les zones économiques spéciales, l’encadrement du Commerce extérieur et la surfacturation. Les résultats seront connus prochainement, a-t-il signalé. « Beaucoup d’efforts et d’argent ont été dépensés à travers les différents quinquennats sans que les résultats ne soient au niveau du potentiel existant. Nos recettes proviennent principalement des hydrocarbures. La balance commerciale est vulnérable. Elle est totalement dépendante à l’importation en termes de l’approvisionnement et à la manne pétrole en matière de financement, chose qui a des répercussions négatives sur notre économie. Maintenant on va changer la donne en essayant d’encourager le produit national et le placer sur le marché international à travers l’encadrement du Commerce extérieur», a noté le ministre. « Il est temps de diversifier notre économie à travers l’amélioration du climat des affaires et en aidant les entreprises à améliorer les capacités de production et leur gestion. On va œuvrer pour mettre en place des mécanismes d’encadrement du Commerce extérieur afin de réduire la facture d’importation. Le diagnostic de ce secteur montre que l’activité d’exportation est un peu loin de l’organisation commerciale, à cet effet, des décisions claires et administratives devraient être appliquées une fois la révision des textes législatifs est faite », a mentionné M.Bekkaï. « Nous attendons une nouvelle loi qui va organiser le Commerce extérieur car la liberté d’exporter a été exploitée d’une manière anarchique et au détriment de la production et de l’économie nationale », a –t-il fait remarqué.
Le casse-tête de la facture lourde de l’importation
Pour le ministre, le changement de la donne actuelle de la balance commerciale vulnérable repose sur l’investissement, l’agriculture et l’encouragement des start-up. « Quatre secteurs sont porteurs de potentiel à l’exportation. Il s’agit de l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, les TIC et les pièces de rechanges ainsi que les composantes des locomotives. Le patriotisme national c’est de réduire la facture d’importation et d’augmenter l’exportation».
Le ministre s’est étalé sur le programme du gouvernement mis en place et qui concerne le Commerce extérieur. Ce programme repose sur trois volets et comporte des procédures et activités urgentes, procédures à court et à moyen termes. Le premier volet concerne au premier lieu, l’évaluation des conventions commerciales et sont en cours de signature, l’adhésion de l’Algérie à la Zone de libre-échange continentale africaine, la rationalisation de l’importation et l’encouragement des exportations. Le deuxième volet est lié entre autres aux règles et normes de travail des conventions signées, les textes législatifs, et la relance du Conseil consultatif de la promotion des exportations, l’élaboration d’une base de données liée aux investisseurs. Pour mener la bataille de l’exportation, pour Bekkaï, le secteur table sur le produit national. « On a une production nationale capable d’être compétitive et plaçable sur le marché international, à défaut d’une base de données, l’importation anarchique et les lourdeurs administratives n’ont pas permis de faire la part des choses. En outre, les exportateurs manquent de technique de l’emballage et de présentation pour attirer les regards sur le produit national », a expliqué M.Bekkaï.
«La règle 49/51 a freiné les IDE»
Une nouvelle qui va soulager les opérateurs, notamment ceux issus des wilayas intérieurs et du Sud du pays. Il s’agit de l’octroi des certificats numériques d’origine, un document important et demandé par l’administration, nécessaire à l’acte d’exportation. Ces derniers sont obligés de se déplacer à la CACI pour pouvoir retirer ce fameux document. « Le logiciel est mis en place, on attend juste la certification numérique », a noté le ministre. Le ministre a évoqué la règle 49/51. Il a noté que cette règle a freiné les Investissements directs Etrangers (IDE).
À cet effet, le ministre a fait savoir qu’une nouvelle disposition sera introduite dans la nouvelle loi en application à la Loi de Finances 2020. Interrogé sur la possibilité de revenir à la liste des produits à importer, le ministre a répondu : « des mesures seront prises, mais dans le cadre du respect des accords signés et des engagements ». Concernant les Accords de libre-échange avec l’Union européenne et son impact sur l’économie nationale, le ministre a noté « qu’il n’y a pas de mesures prises maintenant. Mais une action d’évaluation de ces accords est entamée. Nous allons exploiter l’ensemble des recommandations émises par l’ensemble des intervenants et les présenter au gouvernement. Et s’il y a une révision, elle sera décidée par la suite ».
H. Hadjam