Des mesures préventives d’une rare vigueur ont été prises au niveau de l’aéroport Houari Boumediene pour l’accueil, hier, aux environs de midi, dede 31 Algériens, à majorité des étudiants, 10 Tunisiens, 03 Libyens et 04 Mauritaniens rapatriés de Wuhan, la ville chinoise épicentre de l’épidémie de coronavirus.
À son bord, une équipe médicale composée de deux médecins spécialistes en maladies infectieuses et d’un agent paramédical avec, pour mission, de surveiller l’état de santé des 48rapatriés. L’avion (un Airbus A 330 d’Air Algérie) a fait l’objet d’un traitement particulier visant à éviter une potentielle contamination. Tous (rapatriés, membres d’équipage, staff médical et présents au sol) ont, en outre, observé les règles de prévention dont le port du masque de protection. Air Algérie a, assure-t-on, procédé par la suite à la désinfection de l’avion comme c’est la procédure pour tous les avions au départ et à l’arrivée de chaque vol.
Un convoi transportant les 48 rapatriés s’est ensuite ébranlé en direction d’une résidence prévue à cet effet où ils seront mis en quarantaine pendant 14 jours. Des informations non avérées ont parlé de l’hôtel El Marsa de Sidi Fredj ou encore d’un hôtel à Aïn Taya. À noter qu’on s’était attendu que lesdits rapatriés soient dirigés vers l’hôpital des maladies infectieuses El Hadi Flici (ex El-Kettar). « Les rapatriés sont des personnes saines, mais qui doivent subir une mise en quarantaine obligatoire», avait déclaré Dr Djamel Fourar, le directeur de la Prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «El Kettar, avait-il ajouté, est une solution secondaire. Le fait est que ces personnes ne sont pas atteintes du virus. Nous voulons les mettre dans un lieu convenable afin qu’elles puissent supporter la quarantaine de deux semaines».
Dr Fourar avait, par ailleurs, rassuré quant aux mesures qui allaient être prises dans le cadre de ce rapatriement ordonné par le président de la République. «Toutes les mesures prises par les services concernés répondent aux recommandations et normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elles sont les mêmes en Algérie comme ailleurs dans le monde», avait-il dit. Selon lui, l’Algérie a été, dès les premiers cas de l’épidémie, parmi les premiers pays à avoir mis en place ce dispositif. «L’Algérie, dès l’apparition des premiers cas en Chine, a pris des mesures, en réunissant un comité d’experts qui a fait un point de situation et procédant à une évaluation des risques ainsi que la mise en place d’un dispositif qui consiste à mobiliser l’ensemble des professionnels de la santé, renforcer le dispositif de veille et d’alerte au niveau des points d’entrée internationaux (aéroport d’Alger, de Constantine et d’Oran) ainsi que tous les ports mari,times», a-t-il expliqué.
Et d’ajouter : «la réactivation du dispositif de contrôle, utilisé précédemment pour d’autres épidémies comme Ebola, est renforcée par des caméras thermiques et une campagne d’information sur la notion d’“un cas suspect” et la sensibilisation des voyageurs ».
La communication et la sensibilisation, des préalables
Le représentant de l’OMS en Algérie, le Dr. Nguessan Bla François a d’ailleurs qualifié le dispositif mis en place par l’Algérie de très satisfaisant. «L’État algérien n’a pas attendu les instructions et recommandations transmises par l’OMS pour préserver la santé des populations du risque d’apparition du nouveau coronavirus», a-t-il indiqué lors d’une journée d’étude organisée par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) sur cette grippe apparue en Chine. «Je peux le dire et le confirmer que l’Algérie a mis en place un dispositif de protection et des mesures préventives contre d’éventuelles apparitions de cas de coronavirus avant les recommandations de l’OMS pour parer à la propagation de l’épidémie», a-t-il encore souligné. Le Dr. Nguessan a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance de «préparer les populations à mieux connaître la maladie en adoptant des stratégies de communication et de sensibilisation afin de trouver réponse à toutes leurs interrogations et de les informer concrètement». De son côté, la représentante du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr. Samia Hamadi a évoqué les mesures préventives prises en Algérie et la stratégie de riposte nationale contre d’éventuelles apparitions de cas de coronavirus. Elle a cité aussi la mise en place d’une cellule de veille et d’un Comité national d’experts pour suivre la situation et évaluer le risque en Algérie qui est actuellement « faible », a souligné Dr. Hamadi, avant de citer également le dispositif de renforcement de la surveillance, notamment dans les points d’entrées, comme les caméras thermiques de contrôle installées au niveau des aéroports Houari-Boumediène (Alger), Mohamed-Boudiaf (Constantine) et Ahmed-Benbella (Oran). Notons que l’épidémie du coronavirus a fait jusqu’à hier, quelque 361 morts en Chine et un aux Philippines. Le virus affecte près de 18 000 personnes dans 24 pays.
Hamid F.
Air Algérie suspend ses vols vers la Chine
En raison de la propagation du nouveau Coronavirus, Air Algérie a décidé de suspendre ses vols vers la Chine comme mesure préventive temporaire. C’est ce qu’a déclaré hier le porte-parole de la Compagnie nationale aérienne, Amine Andaloussi. La décision de suspendre les deux vols hebdomadaires assurés par Air Algérie vers Pékin (Chine) « s’inscrit dans le cadre de dispositions préventives temporaires », après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré jeudi dernier l’épidémie du nouveau coronavirus « urgence de santé publique de portée internationale», a précisé M. Andaloussi. Par ailleurs, le porte-parole d’Air Algérie, a rappelé qu’à l’instar de l’ensemble des compagnies aériennes, Air Algérie a pris des dispositions préventives en mettant à la disposition des personnels naviguant des kits sanitaires (gants, masques et combinaisons spéciales) lors des vols à destinations des régions où a été enregistré le virus outre la désinfection des avions avant le décollage et après l’atterrissage. «Lors des dessertes de retour, le personnel naviguant a été instruit de signaler systématiquement tout cas suspect à la cellule de suivi afin de dépêcher une équipe sanitaire au pied de l’avion pour sa prise en charge », a-t-il ajouté.
R.N.