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Des indices de changement pour l’acceptation du dialogue

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Par Ali El Hadj Tahar

Plusieurs indices montrent que la situation politique en Algérie avance rapidement dans le bon sens, c’est- à-dire de la stabilisation et du retour de la confiance, ce qui est un bon signe pour la résolution de la crise politique. Ces pré- misses permettent d’espérer qu’on ira vite à des choses plus sérieuses et plus concrètes au niveau économique ainsi que pour la refondation de l’État attendue par toute la population pour passer à une nouvelle République, celle d’une nation d’Institutions et de Lois où nul n’est audessus de la loi. Le premier de ces signes est sans conteste le discours du chef d‘état-major par intérim, le général-major Saïd Chengriha, qui vient confirmer que l’ANP n’a aucune velléité politique et qu’elle reste attachée aux principes constitutionnels de garante de la sécurité et de la souveraineté du pays ainsi que de la stabilité et de la pérennité de l’État et de ses institutions. L’allocution de Saïd Chengriha, lors de la réunion tenue au siège du MDN, n’est pas une sortie purement protocolaire, comme cela doit se faire lors d’une prise de fonction. D’une importance cruciale, ces paroles ont un double sens, à la fois national et international, notamment du fait de la crise libyenne et des velléités de certaines puissances qui veulent saper les intérêts du peuple libyen et des peuples de la région. Sur ce plan, le discours veut signifier, en filigrane, que l’ANP est prête à la défense de nos frontières, tout en demeurant derrière le Pré- sident et les principes d’attachement du pays à une résolution pacifique du conflit. S’agissant de la crise politique nationale, le général-major Saïd Chengriha a tenu à rassurer le peuple algérien qu’il n’y a aucun changement depuis la décision du Haut commandement  qui a signifié, par la bouche de feu Gaïd Salah, l’application des articles 102, puis 7 et 8 de la Constitution, et que l’Institution militaire reste attachée à tous les principes de pacifisme énoncés précédemment. En accompagnant le défunt à sa dernière demeure, les Algériens ont adressé un message fort d’attachement à leur armée. Le général-major ne peut que remercier le peuple pour cette confiance, qu’il renouvelle à son tour, rendant illusoire toute velléité de diviser le peuple ou de le séparer de son armée. Les antimilitaristes primaires tout comme les anti-ANP notoires et ses ennemis avérés s’activent encore, mais ils sont de plus en plus isolés au sein du Hirak, le radeau des ennemis du pays étant en train de prendre eau de toutes parts. Des millions de citoyens ont compris que le Haut commandement est le digne représentant de l’ANP, donc du peuple. Pour renforcer cette conscience, Saïd Chengriha a réitéré sa volonté de préserver la paix civile en même temps que la sécurité du pays, tout en insistant sur sa fierté qu’aucune goutte de sang n’ait été versée durant les manifestations du Hirak, ce qui est un miracle, faut-il préciser, vu les provocations et la violence avérées de certains individus et groupuscules. Le complot qui a visé l’Algérie n’est pas une vue de l’esprit, a-t-il insisté, et ce qui se trame chez nos voisins libyens en est une preuve. Cette insistance signifie qu’il veut rester sur la même ligne que feu Gaïd Salah, ligne qui a permis de renforcer la cohésion du peuple avec cette Institution très respectée par les citoyens qu’est l’ANP. D’autres éléments sont annonciateurs de progrès en matière politique, notamment en ce qui concerne le dialogue. La réception de l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, par le président de la République est une grande surprise pour beaucoup quoique nul ne peut refuser l’invitation d’un Président. L’ancien chef du gouvernement s’est farouchement inscrit en porte-à-faux contre la tenue de l’élection présidentielle, plaidant pour une transition en dehors du cadre constitutionnel. La défection la plus importante du Hirak est celle de Sofiane Djilali, qui a indiqué dans sa déclaration du 17 décembre dernier que « Jil Jadid accepte le dialogue à condition que les détenus d’opinion soient libérés ». Les partis du pacte de l’Alternative démocratique(PAD), quant à eux, posent des conditionnalités à l’acceptation du dialogue, soit la libération des détenus, des champs politiques et médiatique public et privé et la levée des entraves à l’exercice des libertés. La justice a répondu à ces demandes par la libération de nombreux détenus- quoique beaucoup parmi eux aient purgé leurs peines- ce qui semble convaincre d’autres responsables de partis, notamment les signataires de la plateforme d’Aïn Benian, comme Djaballah et Makri. Le chef du MSP a annoncé lundi la disposition de sa formation à y participer. Bengrina accepte, lui aussi, le dialogue, ce qui est important car les élections l’ont imposé comme un poids lourd. Le rythme de l’adhésion à l’initiative présidentielle semble donc s’accélérer alors qu’il y a à peine treize jours que M. Tebboune a été installé. A.E.T

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