À peine une semaine après la levée de l’immunité parlementaire à laquelle il a renoncé par écrit, l’ex-sénateur et secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès a été placé, hier, sous mandat de dépôt par le juge enquêteur près la Cour suprême. Ainsi, après une audition qui a duré plus de deux heures, la Cour suprême a annoncé la décision de transférer Ould Abbès à la prison d’El Harrach.
Concernant les chefs d’accusations retenus contre lui, la même source a précisé que l’ancien patron du FLN a comparu pour dilapidation de deniers publics, conclusion d’un marché en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et faux en écritures publiques lorsqu’il était ministre de la Solidarité nationale et de la Famille. Selon la Radio nationale, Djamel Ould Abbès est accusé d’avoir détourné plus de 6 200 milliards de centimes sous couvert d’aides aux nécessiteux. Des associations, qu’il présidait lui-même auraient bénéficié des aides de l’État, a en croire la même source.
Pour rappel, depuis le début du Mouvement populaire, le 22 février dernier, le nom de Ould Abbès ne cessait d’être évoqué par les services judiciaires. En effet, l’ex-patron du parti FLN et ex-ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, a également impliqué ses deux enfants dans des affaires de corruption. Si le premier est placé sous mandat de dépôt, le second a réussi à prendre la fuite. Même son neveu, cité dans une affaire à Sidi Bel-Abbès, a fini sa course derrière les barreaux. Il convient de rappeler, à cet effet, que le juge d’instruction auprès du Tribunal de Chéraga a ordonné, le 13 juin dernier, la mise en détention provisoire de Djamal Omar Iskander Ould Abbès avec deux autres personnes, poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation notamment pour abus de fonction et blanchiment d’argent dans le cadre d’une bande criminelle organisée et pour avoir bénéficié d’indus privilèges. Après avoir auditionné les accusés, le juge d’instruction a ordonné la mise en détention provisoire des accusés dans cette affaire au centre de rééducation et de réadaptation de Koléa. Un mandat d’arrêt international a été requis à l’encontre d’un autre fils de celui-ci, à savoir, El Ouafi Fouad El Bachir Ould Abbès qui est en fuite. L’ancien ministre et actuel sénateur du tiers-présidentiel, Saïd Barkat, qui a également décidé de renoncer à son immunité, est convoqué, quant à lui, dans la même affaire, devant la Cour suprême, où il devra comparaitre aujourd’hui.
Barkat et Ould Abbès avaient déposé, le 12 juin, une déclaration écrite auprès du bureau du Conseil de la nation, en vertu de laquelle ils renoncent à leur immunité parlementaire, afin de permettre à la Justice d’exercer ses missions constitutionnelles ». Une décision intervenue avant la tenue d’une audience à huis-clos de la chambre haute du Parlement pour statuer sur la demande du ministre de la Justice, Garde des sceaux portant activation des procédures de levée de l’immunité parlementaire à leur encontre.
Lamia Boufassa