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Djilali Soufiane sur la voie de sortie de la crise : « Il faut commencer par mettre en place les règles du jeu »

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Invité hier au Forum du Courrier d’Algérie, Sofiane Djilali, président de Jil Jadid, a vivement critiqué la démarche de sortie de crise politique, du chef de l’état, Abdelkader Bensalah, au lendemain de son discours qu’il a jugé comme « tournent dans le vide, car il n’a fait que réitérer », se centrant, poursuit Soufiane Djilali « sur un seul point, à savoir : organiser l’élection présidentielle le 4 juillet ». Scrutin auquel s’oppose le peuple et la classe politique.

«Je ne vous cache pas qu’il y a eu une vague de déception hier (avant-hier, dimanche) lorsque les Algériens ont entendu celui qui occupe le poste de chef de l’État », déclare Djilali. « Je pense que le pouvoir actuellement n’a pas compris la chose : les mêmes causes entraînent les mêmes effets », a-t-il souligné. Djilali Sofiane s’est dit ne pas comprendre pourquoi Bensalah persiste « contre vent et marée à aller vers l’élection du 4 juillet », alors que les consultations, poursuit-il, « pour discuter des conditions à mettre en place pour aller  à ce scrutin, ont été boudées par tout le monde ».  Il a vu qu’il y a un échec, dira l’invité du Forum, « et même avec ce résultat, Bensalah persiste et recommence, en réitérant la même proposition qui n’a pas de lendemain », a-t-il déclaré. Pour Djilali, « il existe un grave problème de compréhension à ce niveau-là, car les Algériens ne veulent pas une élection le 4 juillet, qu’impose l’article 102 » alors que l’application de cet article n’a pas été revendiqué par le peuple, à travers son mouvement populaire pacifique, sur l’ensemble du territoire du pays. De plus, poursuit Sofiane Djilali, «le scrutin est  organisé par les mêmes figures et symboles du régime Bouteflika, les mêmes lois et règles ainsi que les mêmes walis », or, souligne-t-il « ce n’est pas possible, on ne peut répondre au changement revendiqué par plus de 20 millions d’Algériens, par ce qui a été pratiqué, depuis 20 ans et par les mêmes méthodes et figures », souligne Djilali. Néanmoins, « au final, ils [les tenants du pouvoir] peuvent nous imposer, le 4 juillet, un candidat à eux », croit-il savoir, notant qu’« en effet, c’est sur quoi ils travaillent ». « Mais ils n’auront pas régler la crise parce qu’au final l’article 102 est simplement un cache-misère et une façon de maintenir en place le même système en faisant croire aux gens que tout a changé parce que on a changé une tête », analyse-t-il. Pour le président de Jil Djadid, le chef de l’État n’est qu’un « faire-valoir » et de poursuivre « la vraie autorité, elle est incarnée par l’Institution militaire qui a récupérée l’ensemble des pouvoirs de décision ». Dans les solutions qu’il préconise à la crise politique, Djilali Sofiane considère que Bensalah a raté une « belle occasion de faire solutionner la crise », suggérant qu’«il  aurait pu aller vers une période de transition de 6 ou 12 mois au lieu de précipiter » la tenue des élections. « La majorité des partis politiques ont fait le choix pour une période de transition, on aurait dû aller sur une étape de débat et désigner des personnalités avec bonne réputation » acceptables par le peuple, qui auront la charge de gérer la période de transition, sans avoir une ambition politique, après la transition, et c’est ainsi qu’il y aura «  apaisement des tensions ».
Le discours de Bensalah n’a porté que sur une seule idée : « s’accrocher à la nécessité d’aller vers l’élection du 4 juillet » a-t-il regretté. Selon Djilali Sofiane, « pour qu’on puisse aller sur un changement du système, il faut résoudre le problème de la confiance », mais, déplore-t-il, « il n’y a pas de volonté politique pour enclencher le changement ». Il mettra en avant l’idée qu’il défendait au sein de son parti, et selon laquelle le « Hirak » doit passer à une autre étape en permettant l’émergence de ses « véritables représentants », et que la seule façon d’y aboutir est de « s’organiser en créant de nouveaux partis politiques, adhérer aux partis déjà existants , ou s’impliquer individuellement ». Pour venir à bout de la crise, Djilali recommande de revoir les lois électorales, faciliter la création des partis politiques et constituer un organisme indépendant chargé de la surveillance des élections. « Lorsque le peuple choisira de s’exprimer via l’urne, il le fera à travers des institutions légitimes. Il faut que Bensalah, dira le chef de file de Jil Djadid, « comprenne ce que veut le peuple et commence par mettre en place les règles du jeu », conseille-t-il.
Hamid Mecheri

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