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COLLOQUE FRANCE-MAGHREB SUR LA TRANSPLANTATION D’ORGANES : L’Islam et la loi autorisent le prélèvement sur cadavres

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Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, a affirmé, vendredi à Alger, que «La nouvelle loi consacre les grands principes d’éthique et organisationnels sur les prélèvements d’organes sur personnes décédées» en expliquant que «les projets de textes réglementaires qui vont accompagner cette loi sont, pour la plupart, élaborés», a indiqué le ministre, lors de l’ouverture du 8ème congrès France-Maghreb sur la transplantation.

Depuis la promulgation de la nouvelle loi sanitaire, en 2018, «l’Algérie dispose d’un cadre législatif inhérent aux greffes d’organes» a déclaré le ministre, tout en déplorant les «limites des dons d’organes à partir de donneurs apparentés», Hasbellaoui a estimé qu’«il fallait tout mettre en œuvre pour que le prélèvement se fasse à partir de personnes décédées», notant, dans ce sens, que «l’Agence nationale des Greffes s’attèle, en partenariat avec l’Agence française de Biomédecine, à asseoir les organisations médico-techniques nécessaires ainsi que les formations complémentaires exigées»,avant d’ajouter qu’«il y a une mise en place d’un programme d’information et de communication, en direction des citoyens, du personnel médical et des médias, afin d’adhérer à cette démarche» en faisant observer que «les réanimateurs sont la pierre angulaire de ce projet» a-t-il indiqué. Le ministre de la Santé a relevé à cette occasion que «depuis 1986, seules les greffes sur donneurs vivants sont pratiquées en Algérie »en rappelant l’expérience unique, réalisée en 2002 à Constantine, sur un donneur en état de mort encéphalique. Depuis la première intervention, les greffes sur les donneurs vivants sont devenues «une pratique courante dans plusieurs services et régions du pays», citant, entre autres, «les greffes rénales et hépatiques qui sont en train d’être développées», a ajouté le ministre. Hasbellaoui a remercié à la fin de son discours, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs pour son soutien apporté à la mise en œuvre des greffes à partir de cadavres, en exprimant sa conviction que cette position va «très probablement» aider le secteur de la Santé à faire la promotion de cet objectif, en plus de «l’adhésion de tous les professionnels de la santé, de la société civile et des médias, a-t-il poursuivi. De son côté, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a déclaré, à la même occasion, que «l’Islam autorise et encourage de manière explicite et claire, à intervenir exceptionnellement pour effectuer une transplantation d’organes ou de tissus sur des personnes décédées, afin de sauver une vie humaine» en ajoutant que «cet état d’exception est statué par les exégètes de l’Islam et la jurisprudence musulmane» tout en se référant aux textes sacrés qui vont dans ce sens, citant, entre autres, le verset coranique stipulant que «Celui qui sauverait la vie d’une seule personne aurait comme sauvé l’humanité toute entière» en poursuivant que «la donation d’organes, de tissus et autres est un acte bénéfique «hassana», une œuvre méritoire, altruiste et désintéressée» a-t-il ajouté, en notant que «les états d’obligation fondent l’exception en Islam.» Le ministre a également rappelé les nombreux Hadiths du Prophète Mohamed (QSSSL) instruisant ses compagnons, tout en précisant que les savants de l’Islam se sont référés, en autorisant la transplantation à partir des personnes décédées, à l’Académie de Jurisprudence musulmane.Le premier responsable des Affaires religieuses et des Wakfs a tenu à souligner que «la nécessité réelle, d’exception et par l’obligation du respect de l’honneur du défunt», en évitant «le prélèvement de plusieurs organes et tissus à partir de son corps pour ne pas le défigurer» de plus de «l’accord préalable du défunt, avant sa mort, ou de celui de sa famille, après le décès», a-t-il poursuivi, en ajoutant «la jurisprudence musulmane considère que la personne qui ne refuse pas de faire don d’un de ses organes a émis un consentement implicite pour ce faire.» Mohamed Aïssa fait savoir, dans ce sens, que des pays arabes comme la Tunisie et le Koweït procèdent à des prélèvements sur cadavres y compris «sans l’autorisation préalable» de la personne décédée ou de ses proches.
Lilia Sahed

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