Ayant décidé de réduire leur production pétrolière en vue de soutenir les prix du baril de pétrole, les pays producteurs de l’or noir se réuniront avril prochain pour évaluer l’impact de cette réduction sur les prix et signer, selon le ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis, un accord de coopération à long terme.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires engagés dans l’Accord de réduction du niveau de production de l’or noir, ont décidé de réduire leur production pétrolière de 1,2 million de barils par jour (b/j) à partir du mois prochain, après la chute des prix qui ont cédé 25% en quelques semaines et le prix du baril se situe actuellement autour de 60 dollars, contre plus de 85 dollars début octobre à la décision prise lors du conclave de Genève des membres et non-membres de l’OPEP, signataires de l’accord, pour aider à rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande, sur le marché mondial en 2019, la réunion d’avril prochain des 14 pays de l’Opep verra la signature officielle avec les 10 partenaires de l’organisation pétrolière d’«un accord de coopération à long terme» a indiqué le ministre Émirati de l’Énergie. En marge d’une conférence à Dubaï, le ministre a déclaré que l’alliance du cartel pétrolier avec la Russie et d’autres producteurs a rendu l’Opep plus forte et plus efficace, sur le marché pétrolier mondial, soutenant que « l’Opep n’est plus le groupe des 30 millions de barils (par jour)» et qu’avec les pays non membres, a-t-il ajouté «y compris la Russie, nous parlons maintenant de 50 millions de barils, soit la moitié de la production mondiale» a déclaré Mazrouei. Une coopération encadrée par la portée et la pertinence de l’Accord signé, en décembre par le Cartel et ses partenaires qui depuis, a évité au prix du baril de pétrole de ne pas continuer sa chute vertigineuse, enregistrée dès juin 2014. Le prix du baril de l’or noir s’achemine à connaître une hausse significative, notamment par un prix qui se situera entre les 60 et 70 $, suite à la décision prise à Genève, outre que la situation du marché devrait connaître un déficit dans l’offre, plus tôt que prévu, après l’annonce de la décision du Canada de réduire son offre, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). L’Agence a laissé sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2019 inchangée à 1,4 million b/j et prévoit une croissance de la demande qu’elle estime à 1,3 million cette année. Par ailleurs, L’AIE a indiqué que l’incertitude sur l’évolution de l’économie mondiale liée aux tensions commerciales entre Washington et Pékin pourrait affecter la consommation de pétrole l’an prochain. L’agence a fait savoir, en effet, que « pour 2019, notre prévision de croissance de la demande reste à 1,4 million de bj même si les cours du pétrole sont retombés considérablement depuis le pic de début octobre» a indiqué l’AIE. Poursuivant, elle souligne qu’ «une partie du soutien apporté par la baisse des cours sera contrebalancée par une croissance économique mondiale plus faible» avant d’ajouter «et particulièrement dans certains pays émergents» précise l’AIE. Dans son précédent rapport mensuel, l’AIE disait s’attendre à ce que le marché reste en situation d’excédent tout au long de l’année prochaine, et la révision à la baisse de ses prévisions, l’Agence anticipe pour dire que «dorénavant un déficit» sera enregistré «d’ici au deuxième trimestre» si le dernier accord du cartel ne connaît pas de changement. Sans manquer de relever que «le temps nous dira» mentionne l’agence, «ce que sera l’efficacité du nouvel accord de production pour rééquilibrer le marché» a indiqué l’AIE. Pour celle-ci, l’incertitude, par ailleurs, sur les tensions commerciales et le resserrement des politiques monétaires «continuent à saper la confiance et l’investissement» et la prévision abaissée de l’OCDE «concernant l’économie mondiale en 2019 pourrait réduire la demande de pétrole d’environ 100 000 bpj» précise l’AIE. Pour rappel, L’OCDE a annoncé novembre dernier, une prévision de croissance mondiale de 3,5% en 2019 contre 3,8% cette année.
Karima Bennour