Les dirigeants des partis politiques qui constituent l’Alliance présidentielle vont se réunir dimanche prochain au bureau du Premier ministre. Appel pour une conférence nationale à toutes les forces politiques, report de l’élection présidentielle de 2019 et prolongation de mandat à l’actuel président de la République. Les consultations devraient apporter des éléments de réponse à toutes ces propositions émanant de la classe politique au cours des derniers jours, où les évènements politiques s’accélèrent à une vive allure. Cela résume l’ambiance au Palais du gouvernement, où les regards seront tournés dès l’entame de la semaine prochaine. D’autant que l’agenda est très pressé, il ne reste que cinq mois pour le scrutin crucial pour le pays. Le quatuor : Ahmed Ouyahia (SG du RND), Amara Benyounès (président du MPA), Amar Ghoul (président de TAJ) et Mouad Bouchareb (coordinateur général du FLN) auront certainement sur quoi bosser. Qu’est-ce qu’il en adviendrait ? Il est difficile de recomposer clairement le puzzle politique. Même les deux précédentes réunions de l’instance de coordination de l’Alliance présidentielle ont formulé des communiqués et recommandations impossibles à lire clairement, même pour les observateurs les plus avertis. Réunis samedi dernier au siège du RND à Ben -, les représentants des quatre partis de l’Alliance ont affiché leur disponibilité à étudier «toutes les initiatives visant à approfondir les réformes politiques entamées par le président Bouteflika». Cependant, quand ils ont été interrogés sur les dernières sorties médiatiques de Amar Ghoul (TAJ) et Abderrezak Makri (MSP), ils ont haussé les épaules. En évitant de répondre à la question, sous prétexte que ces offres politiques «ne sont pas à l’ordre du jour», les représentants des partis de l’Alliance ont renvoyé la question «à la prochaine rencontre du sommet entre les chefs de partis».
D’aucuns estiment que la proposition de Ghoul, qui fait partie de l’Alliance, pour une conférence nationale de toutes les forces politiques du pays s’est frayée déjà un chemin vers sa concrétisation. Il plaide ouvertement pour une conférence inclusive autour d’un nouveau consensus dont l’aboutissement est plus important que la présidentielle elle-même. Cela étant, le report de la présidentielle est-il dès à présent, une option réellement envisageable ? Il faut tenir compte aussi des «certitudes» d’Ahmed Ouyahia, Premier ministre et président du RND, en octobre dernier, qui affirmait que «l’élection présidentielle est programmée pour le mois d’avril 2019. Il reste à fixer le jour». Le report de la présidentielle semblait évident, le non report aussi. Même le président du MPA, Amara Benyounès, généralement très prévisionnel, ne prend pas le risque d’aller trop loin et tenter de clarifier la situation. «On ne commente pas les initiatives», a-t-il déclaré à la presse en marge d’un meeting populaire de son parti à la coupole, mardi dernier, poursuivant : «on est engagé dans l’Alliance présidentielle. On a tenu une réunion la semaine passée. Ces jours-ci : on va tenir une réunion des responsables de l’Alliance».
Il a réaffirmé : «notre position est claire, on est disposé à étudier n’importe quelle initiative politique qui approfondisse et parachève les réformes initiées par le président de la République». En rappelant, à maintes reprises que l’Alliance est prête à étudier toutes les propositions «surtout lorsqu’elles émanent de l’opposition», Benyounès a réservé sa réponse pour le rendez-vous de ce dimanche. «On a une réunion la semaine prochaine et on va clarifier notre position par rapport à toutes les initiatives proposées sur la scène politique», a-t-il expliqué.
Hamid Mecheri