De notre envoyée spéciale à Madrid Karima Bennour
Rencontré au terme des travaux de la 43ème Conférence de l’Eucoco, qu’a abritée Madrid, les 16 et 17 novembre derniers, le président du parlement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Khatri Addouh nous a déclaré que Rabat «est appelée à assumer les responsabilités de sa posture.» en réponse à notre question de savoir pourquoi le Maroc continue de parler de sa solution «d’autonomie», notamment lors du dernier discours du roi Mohamed VI, comme condition, à moins de trois semaines de la rencontre de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Köhler Horst, avec le Front Polisario et le Maroc, les deux parties en conflit, sur le Sahara occidental. Pour le responsable de la délégation des négociateurs sahraouis, «la résolution du Conseil de sécurité est claire, aller de bonne foi aux négociations entre les deux parties concernées, le Front Polisario et le Maroc, sans conditions préalables » a rappelé Khatri Addouh, pour trouver une solution, a-t-il poursuivi «garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.» Plus explicite dans ses réponses à notre question, le président du parlement sahraoui, nous dira que Rabat « a été obligée de dire oui » à la rencontre précitée, de Genève, et que son accord à se rendre à la table des négociations, s’est accompagné, depuis, par des déclarations de responsables marocains, dont le roi, dans lesquelles il est question de conditions. Qu’il s’agisse de ressasser, pour rappel, notamment lors du dernier discours de Mohamed VI, de « l’autonomie et l’intégrité territoriale», alors que la dernière résolution du Conseil de sécurité «est claire», rappelle pertinemment, Khatri Addouh, dans ses réponses à nos questions. Et là, il revient au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) et à la Communauté internationale, nous a-t-il affirmé, «de rappeler à l’ordre le Maroc» avant d’indiquer que «là on est arrivé, maintenant à un stade où le maintien du statu quo n’est plus possible», comme l’a fait savoir, a-t-il poursuivi le Secrétaire général de l’ONU, Guterres. Et de souligner, plus loin dans ses réponses; que « je réaffirme encore une fois, c’est au Conseil de sécurité de prendre et d’assumer ses responsabilités ».Alors qu’aucun État dans le monde ne reconnaît la souveraineté du royaume chérifien sur le Sahara occidental, car il s’agit de la dernière question de décolonisation en Afrique. La légalité internationale consacre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Par ailleurs, sur notre question au regard de la teneur et la portée des déclarations précitées du responsable sahraoui, de voir que le Front Polisario ira à Genève début décembre prochain, à l’aise et de bonne foi, il nous dira que « le Front Polisario a toujours manifesté sa disponibilité à être coopératif dans la recherche d’une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». Et de poursuivre que cette volonté du Front Polisario « ne date pas d’aujourd’hui », avant de rappeler qu’elle s’est manifestée, en 1991 « lorsqu’il y a eu la signature des accords de cessez-le-feu entre le Front Polsiario et le Maroc, sous l’égide de l’ONU, pour organiser le référendum d’autodé- termination ». Et de rebondir, pour rappeler pertinemment que le réfé- rendum en question «n’a pas été organisé et ce à ce jour », affirmant que « la même partie (le Maroc :Ndlr) qui a entravé sa tenue, en 1991, a et continue d’obstruer » souligne le chef des négociateurs sahraouis, «toute voie de solution menant à l’application du droit international ». Une fois de plus, poursuit notre interlocuteur «de notre côté (le Front Polisario :Ndlr) nous démontrons notre bonne volonté, ce qui n’est pas le cas pour l’autre partie, le Maroc, en l’occurrence» a-t-il affirmé, avant de conclure que Rabat «est appelée à assumer les consé- quences de sa posture, et de notre point de vue, il doit être exposé à des sanctions » nous a déclaré, Khatri Addouh.
K. B.