Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune se rendra en Italie en novembre prochain sur invitation de son homologue italien Sergio Mattarella, pour participer à la 9e édition du Forum de haut niveau pour le dialogue en Méditerranée, qui se tiendra à Rome, la capitale italienne, indique un communiqué de la Présidence de la République. L ors d’une communication téléphonique entre les deux dirigeants tenue mardi et qui a porté, sur les relations bilatérales et les questions d’intérêt commun, le chef de l’Etat italien a adressé une invitation à son homologue algérien pour prendre part à ce rendez-vous annuel important qui, aura lieu, du 2 au 4 novembre prochain. Une invitation à laquelle le président Tebboune a répondu favorablement. Les discussions ont porté, selon le communiqué, sur la prochaine réunion de la 9e édition du Forum de haut niveau pour le dialogue en Méditerranée, précisant que « Monsieur le Président a accepté l’invitation de son homologue italien pour prendre part à la prochaine édition ». Les deux parties se sont, par ailleurs, félicitées de la cadence de la coopération bilatérale réalisée, insistant sur la consolidation de la convergence et l’amitié profonde et ancrée unissant les deux pays amis, ajoute le texte, faisant savoir que les deux Présidents ont également passé en revue « des dossiers régionaux et internationaux d’intérêt commun servant l’intérêt et la stabilité de la région ».
UNE AUBAINE POUR LA PROMOTION DU DIALOGUE DANS LE MONDE
Lancé depuis 2015 par le gouvernement italien en partenariat avec l’Institut italien d’études politiques internationales (ISPI), ce Forum réunit annuellement des responsables de haut rang, dont notamment des Chefs d’État, des ministres et des représentants d’organisations régionales et d’institutions de recherche et de réflexion provenant des deux rives de la Méditerranée dans le but de promouvoir le dialogue et la coopération face aux multiples défis qui agitent l’espace euro-méditerranéen . Sur le plan international, la dernière édition qui s’est tenue en décembre dernier à Rome à laquelle avait assisté l’Algérie représentée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, le ministre de l’Économie de la Connaissance, des Start-Up et des Micro-entreprises, Yacine El-Mahdi Oualid, s’est produite dans une conjoncture mondiale de crise aigüe à la fois sécuritaire, énergétique et alimentaire. Plusieurs pays européens qui avaient alors exprimé leur crainte de voir le conflit s’étendre à d’autres pays subissent également une crise énergétique sans précédent et se sont orientés vers d’autres fournisseurs pour s’approvisionner notamment en gaz suite aux sanctions infligées à la Russie en raison de son offensive militaire contre son pays voisin. Conséquence directe de la guerre entre Kiev et le Kremlin, le mécanisme de plafonnement des prix de l’électricité, accordé par Bruxelles à l’Espagne et au Portugal et appelé « exception ibérique », a été prolongé officiellement mardi jusqu’à la fin de l’année. La délégation algérienne ayant assisté à cette rencontre avait alors mis à profit sa participation pour faire valoir les contributions de l’Algérie pour la promotion de la paix et de la prospérité dans la région, ainsi que sa vision par rapport aux développements enregistrés sur la scène internationale et ses recommandations pour construire un monde meilleur. D’ici donc à la tenue de ce rendez-vous crucial pour les relations internationales d’autres évènements pourraient ainsi intervenir d’ici là. Il s’agit surtout de la guerre en Ukraine qui perdure depuis plus d’une année et dont il est presque impossible de prédire une issue étant donné que les belligérants campent, du moins pour l’heure, sur leurs positions préférant étendre le bruit des canons ou aucun compromis ne se profile à l’horizon. La question du Sahara occidental de par son statut de décolonisation qui fait que la responsabilité de la communauté internationale est ainsi engagée dans le cadre des résolutions des Nations unies pourrait également connaître des développements en faveur de la cause sahraouie notamment depuis le scandale de Marocgate lié aux eurodéputés corrompus par Rabat. L’éclatement au grand jour de cette affaire a changé de bout en bout l’attitude de ces pays envers le Maroc qui s’est ainsi fait du désert autour de lui ou même ses représentants sont interdits d’accès à l’institution européenne. Il est question surtout des accords de pêche conclus entre l’Union européenne et le Maroc, incluant les eaux sahraouies par le biais des élus européens corrompus à la solde du Makhzen et bien d’autres encore. Des développements sur la scène internationale à venir qui pourraient s‘inviter aux débats du ROME-MED.
LES RELATIONS ALGÉROITALIENNES AU BEAU FIXE
Côté bilatéral, la 8ème édition du Forum ROME-MED s’est tenue dans un contexte très favorable pour les relations algéro-italiennes marqué courant 2022 par une dynamique exceptionnelle à la faveur de la visite dÉtat effectuée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune en Italie en mai, de la tenue de la 4ème session du Sommet Intergouvernemental conjoint en juillet, et la rencontre entre le président de la République et la présidente du Conseil des ministres italien, Mme Giorgia Meloni, en marge du Sommet de la COP27 à Sharm El-Cheïkh, en Égypte . Pour cette nouvelle édition 2023, la conférence se tiendra, elle aussi, dans un contexte partenarial bilatéral plus ambitieux pour les deux pays marqué notamment par la visite de la présidente du Conseil des ministres d’Italie, Georgia Meloni, en Algérie en Janvier dernier. Les deux pays dont la coopération s’est focalisée par le passé, essentiellement, sur les hydrocarbures, particulièrement le gaz, cherchent à présent à donner une nouvelle impulsion à la coopération économique pour diversifier le champ de partenariat. Ce défi a été, d’ailleurs, amorcé avec notamment la signature d’un accord de quatre milliards de dollars pour l’approvisionnement de l’Italie en gaz naturel signé avec ENIE Occidental et Total, celui de l’industrie automobile avec l’usine italienne « Fiat » qui va opérer en Algérie et dont le premier véhicule de cette marque fabriqué en Algérie est attendu pour fin 2023, ainsi que la relance du projet d’un deuxième gazoduc entre l’Algérie et l’Italie Baptisé Galsi (gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie), qui devait relier la côte algérienne, au niveau de la région d’Annaba, à l’Italie, en passant par la Sardaigne, sans traverser la Tunisie contrairement au gazoduc Enrico Mattei (Transmed) entre autres. À la dernière conférence MED, la Première ministre italienne avait déjà annoncé la couleur sur ce que sera son projet vis-à-vis de l’Afrique en déclarant vouloir adopter une «attitude non prédatrice mais coopérative » à l’égard du marché africain.
Brahim O.