Accueil ACTUALITÉ 47e VENDREDI DU HIRAK : Des arrestations opérées à Alger

47e VENDREDI DU HIRAK : Des arrestations opérées à Alger

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Le Mouvement populaire et citoyen a marqué hier son 47ème acte de mobilisation, où des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs wilayas du pays malgré le mauvais temps pour appeler au départ définitif du système et la libération immédiate des détenus d’opinion.

C’est à partir de 11:00 heures que les premiers rassemblements de manifestants commencent à se constituer, à la rue Didouche Mourad, à Alger, notamment. Contrairement aux précédents vendredis, les forces de police sont intervenues quelques minutes après pour disperser «brutalement» les manifestants, les obligeant à se retrancher sur les rues Khelifa Boukhalfa et Hassiba Ben-Bouali.
Plusieurs arrestations ont eu lieu parmi les manifestants. Des agents de sécurité en civil ont empêché aussi les citoyens de filmer les scènes avec les téléphones portables. Ce qui a créé des scènes de frayeur parmi les marcheurs. Des manifestants courent dans tous les sens alors que d’autres ont préféré surseoir à leur action et attendre l’après- accomplissement de la prière de Vendredi pour que d’autres manifestants viennent grossir les rangs.
Dans la mosquée limitrophe à la rue Didouche Mourad, des fidèles nous ont raconté que des agents en civil ont même interpellé des citoyens à l’intérieur de la mosquée. Encore une fois, les journalistes n’ont pas été épargnés par cette vague d’arrestations de manifestants. En plus des journalistes, membre du réseau Reporters sans frontières, Khaled Drareni,a été arrêté la veille par «des agents de police qui l’ont sommé d’arrêter ses publications subversives sur Twitter», a-t-il raconté, avant d’être relâché quelques heures après. Les journalistes Latifa Hamada, Ghada Hamrouche et Aziz Hamedi ont été aussi arrêtés hier vers 13H30. À l’heure où nous mettons sous presse, aucune nouvelle n’a été donnée sur eux.
Ces arrestations ont surpris plus d’un, d’autant qu’elles interviennent à un moment où le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a constitué un Comité d’Experts chargé de l’amendement de la Constitution. Les objectifs tracés, selon la Présidence, sont, entre outre, consacrer une véritable séparation des pouvoirs et plus de garanties pour les libertés individuelles et collectives. En parallèle le président de la République a également lancé des consultations avec des acteurs politiques, y compris ceux issus de l’opposition, autour de ce projet, entre autres questions d’actualité.
Jeudi dernier, il a reçu Abdelaziz Rahabi, ex-diplomate et coordinateur de la plateforme d’Aïn Bénian regroupant plusieurs forces de l’opposition. Ce dernier a fait part, à l’issue de cette entrevue, de son optimisme qu’il est encore temps pour amorcer un véritable changement dans le pays.
Les citoyens et manifestants donc s’attendaient aussi à plus de mesures d’apaisement, mais ces arrestations ont fait exploser de colère les marcheurs. « Dawla Madania Machi 3asskaria ! », (Un État civil et non pas militaire !), «Nahno Samidoun Wa Li L3ahdi Ba9oun! », (Déterminés à poursuivre la résistance !), « Wa Nkamlou Fiha Ghir B Silmia! », (Notre mouvement restera toujours pacifique !), ont crié à gorges déployées des manifestants. Une manifestante a soulevé cette pancarte : «Non à la violence, non à la répression».
Les marcheurs ont scandé également des slogans hostiles aux agents de la police pour dénoncer «la répression» subie par les premiers manifestants. Marchant jusqu’à la Grande Poste malgré un temps pluvieux, les manifestants ont chanté durant tout leur chemin : « Ya Hna Ya Ntouma, Maranach Habssine ! », (Soit nous, soit vous, on n’est pas prêts à s’arrêter !) « La Hiwar, la Chiwar! », (Ni dialogue, ni négociation !), ont répondu des manifestants à l’invitation de dialogue du Président. Les manifestants ont dénoncé également «les tentatives de diviser» le mouvement : « Al Djazairiyine Khawa Khawa W Cha3b Mwahad Ya Lkhawana ! », (Les Algériens sont des frères et le peuple est uni !», « Nous ne rentrons pas chez nous avant d’avoir arraché la libéré », lit-on aussi sur une pancarte. Vers 15 heures, les avenues Asselah Hocine et Zighout Youcef ont été noires de monde à cause du nombre important des manifestants arrivés de la Place des Martyrs, la Casbah et de Bab El-Oued. Bouclant son 10ème mois, le Hirak semble afficher au grand jour sa mobilisation d’antan.
Hamid Mecheri

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