L’habitat illicite demeure un vrai casse-tête pour les pouvoirs publics et les solutions sont parfois dépassées par l’ampleur du phénomène de l’anarchie urbaine. Aussi, toutes les tentatives effectuées par les autorités afin de faire disparaître ce fléau, n’ont pas pu apporter des résultats positifs. Ceci, malgré l’existence des textes juridiques qui interdisent aux entrepreneurs à construire des bâtisses non-conformes aux normes d’urbanisme. Face à cette situation, les autorités locales et même wilayales ont montré des insuffisances pour réguler les bâtisses anarchiques, vu que le nombre des infractions va crescendo.
Cette opération n’est pas de tout repos pour les services de l’urbanisme, puisque ce dossier épineux traîne depuis des années déjà. Quand aux solutions, lorsqu’elles ne sont pas à la portée, elles s’avéreront limitées. Devra-t-on en effet se limiter à s’adonner à des opérations de rasage en conséquence pour un bâti, jugé non-conforme aux normes de construction ou plutôt agir en amont ? À Alger, les autorités semblent porter sur la deuxième option. Au mois de février dernier, la police de l’urbanisme et de la protection de l’environnement de la sûreté d’Alger ont recensé 145 interventions relatives à la construction des bâtisses illicites, durant le mois de mars, ce nombre a connu une hausse inquiétante, après quatre semaines seulement. Les mêmes services ont enregistré plus de 200 interventions liées à la réalisation de constructions sans permis de construire, ni d’un plan d’architecture sur lequel l’entrepreneur doit le suivre pour réaliser l’édifice. Les dispositions de la loi visent à mettre fin à l’état des constructions irrégulières, et surtout à mettre en conformité aux normes les constructions réalisées ou en cours de réalisation, à fixer les conditions d’occupation et d’exploitation de celles-ci, tout en œuvrant à la promotion d’un cadre bâti esthétiquement et harmonieusement aménagé.
Dans ce contexte très délicat, les services de la sûreté de la wilaya d’Alger ont indiqué dans un communiqué que : « 213 interventions relatives à la construction sans permis de construire et 03 autres relatives à la non-conformité de la construction au permis délivré ont été enregistrés, en mars dernier. » Concernant l’assainissement de la voie publique, 135 interventions liées au commerce illicite ont été effectuées durant la même période, suite auxquelles 35 individus ont été conduits aux postes de police, précise-t-on de même source.
S’agissant de la gestion, du contrôle et de l’élimination des déchets, 471 interventions ont été recensées concernant le jet et l’abandon d’ordures ou le non-respect du système de collecte mis en place par les organismes concernés et 255 autres relatives au dépôt, jet et abandon de déchets inertes résultant de l’exploitation de carrières et de mines et de travaux de construction et de démolition. Entre autres, les mêmes services ont enregistré 37 interventions pour obstruction de la voie publique en raison de dépôt ou abandon d’objets, a précisé le communiqué, ajoutant que « 90 décharges anarchiques ont été éliminées en collaboration avec les autorités locales. » Dans le même sillage, 14 interventions ont été enregistrées concernant le jet ou le dépôt sur la voie publique de déchets et de toutes autres matières pouvant engendrer une nuisance ou des risques sanitaires. Pour ce qui est de l’hygiène et de la santé publique, les mêmes services ont recensé « 09 interventions liées au jet de corps d’animaux morts ou de déjections animales et une autre relative au saccage d’espaces verts avec intention de prendre possession des lieux et de les détourner à d’autres fins», ajoute la même source.
Mohamed Wali