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24e VENDREDI DE MOBILISATION CITOYENNE PACIFIQUE : La pression de la rue monte d’un cran

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En entamant le sixième mois de protestation, depuis le début du premier soulèvement populaire pacifique, enclenché le 22 février dernier à travers tout le pays, hier, lors du 24e vendredi de mobilisation populaire, les millions d’Algériens et d’Algériennes, qui ont marché dans les villes du pays, ont réaffirmé leur opposition à tout dialogue ne répondant pas aux revendications et aux aspirations exprimées par les manifestations, depuis six mois.

Comme les semaines précédentes, les places publiques à Alger ont été prises d’assaut, et les voies des citoyens, présents en masses, n’ont pas fléchi non plus ! Et ce, en dépit de la présence intensive de la police. Il faut soulever que la matinée était plutôt tendue avec cet important dispositif de sécurité déployé dans les alentours du trajet traditionnel des manifestants pacifiques, depuis six mois.
Hier, les slogans des marcheurs à Alger, comme ailleurs à travers le pays, ont réaffirmé l’attachement du peuple à un changement du système politique en place, et ont affiché leur refus et opposition au contenu du dernier discours du chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), Ahmed Gaïd Salah. Les citoyens ont maintenu leur attachement à la voie revendicative pacifique pour l’Édification d’un État de droit, scandant «une République, non à un système policier, non à un système militaire», en mettant la pression, par un nouveau slogan, lancé hier, «rahou djaï El Issyane el Madani (la désobéissance civile arrive : Ndlr)». Insistant sur l’application des articles 7 et 8 de la Constitution algérienne, les manifestants ont réitéré leur demande pour le départ des deux B (Bensalah et Bedoui) en exprimant le refus du panel et de son dialogue.
En plus des slogans précités, les manifestants ont chanté hier, une nouvelle chanson pour exprimer leur refus de tout dialogue tant que les symboles du système ne partent pas. En clair, le peuple réclame des conditions concrètes qui permettront d’aller vers des élections libres et transparentes,  » il n’est pas question qu’on dialogue avec le même système politique qui continue de réprimer les manifestants pacifique» nous dira une dame rencontrée parmi la foule qui, poursuivant, elle ajoute : «nous refusons catégoriquement de rentrer chez nous tant que nos revendications n’ont pas été satisfaites» a-t-elle affirmé. «ils ont mobilisé un dispositif de policier impressionnant, alors que depuis six mois nous manifestons pacifiquement, ici, et ailleurs, dans les autres wilaya du pays » avant de s’interroger « ce dispositif policier protège le gang et les voleurs et ils malmènent le peuple, qui, lui, marche pacifiquement et d‘une manière civilisé» nous dit-elle. Soudainement, son mari intervient et nous déclare «pas de dialogue dans les conditions actuelles et nos revendications sont légitimes et réalisables, notamment par l’application des articles 7 et 8 de la Constitution»

«Libérez d’abord les détenus, le dialogue c’est après»
Dans l’après-midi, après 14 heures, la marche a pris de plus en plus d’ampleur et devenue importante et dense, sur toute les allées et trajets habituels de la mobilisation populaire au Centre d’Alger,  » Dawla madania, machi âaskariya wala policya : (État civil, non militaire, ni policier : NDLR)». Ou encore «mâa el issabat, makach hiwar : (pas de dialogue avec le gang), (Rahou djaï elisyane el madani (la désobéissance civile arrive : NDLR)», en marchant de la rue Didouche Mourad, en passant par la Place Maurice Audin, pour arriver à la Grande Poste à Alger, ces lieux emblématiques du mouvement populaire pacifique pour le changement du système politique en place. En battant le pavé, les cortèges de milliers de citoyens ont vibré au rythme de  » viva l’Algérie Yetnahaw gâa » (Il faut les dégagez tous)», «Algérie libre démocratique» «Tahya el-Djazaïr, (Vive l’Algérie : Ndlr)». Cela sans omettre de réclamer la libération des détenus du mouvement pacifique du 2e février dont le moudjahid Lakhdar Bouregâa, «Etelkou Weldana : liberez nos enfants : NDLR)», «Liberez Bouregâa». Approché, au niveau de la place Maurice Audin, un jeune homme nous déclare que «Si le système procéde à la libération des détenus du Hirak, il est possible» nous dira-t-il «de trouver un compromis avec eux pour aller sur la voie du dialogue», mais puisqu’ils refusent, poursuit-il «notre mouvement persistera, nous sommes sortis pour tracer des lendemains meilleurs pour le peuple et l’Algérie» nous dit-il.

Une dizaine d’arrestations sans motif précis
Les forces de l’ordre ont été déployées, dès les premières heures de la matinée d’hier, en très grand nombre à Alger. Au niveau de la rue Didouche, Place Maurice Audin et à la Grande Poste, la mobilisation des policiers en civil et en uniforme était importante. Jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, on ne sait pas si les manifestants arrêtés, hier, ont été relâchés ou non. et comme cela a été le cas ces derniers vendredis, de très nombreux véhicules de polices se sont alignés tout au long du trajet habituel de la marche de la mobilisation populaire pacifique des vendredis. Garés en file ininterrompu, le dispositif bloque et limite l’espace des milliers de manifestant et entrave l’accès à la rue depuis les trottoirs et vice versa.
Med Wali

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