Comme programmé, le coup d’envoi de la campagne de vaccination a été donné hier par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, dans la wilaya de Blida, où le personnel de la santé et les personnes âgées porteuses de maladies chroniques étaient les premiers à recevoir les injections du vaccin contre la Covid-19.
Choisissant symboliquement l’hôpital civil Frantz Fanon, à Blida, ville où est apparu en mars 2020, le premier cas positif de Coronavirus, pour entamer l’opération de vaccination, les autorités sanitaires ont décidé de commencer par les employés de la santé et les catégories vulnérables avant d’être généralisée aux autres franges de la population. Cependant et selon l’APS le directeur de la Santé de la wilaya de Blida a été le premier à se faire vacciner, Ahmed Djamie a remercié le gouvernement d’avoir fourni le vaccin, où l’Algérie est devenue l’un des premiers pays, appelant dans ce sillage tous les citoyens concernés par la vaccination à ne pas avoir peur.
De son côté, Dr Imene Slatnia, dentiste de son état, a exprimé sa satisfaction d’être la première professionnelle de la santé à recevoir le vaccin russe malgré que la salle où elle s’est faite vacciner était bondée de monde. Elle dira : « j’ai été diagnostiquée par les médecins avant de m’injecter le vaccin, et observée une demi-heure plus tard », appelant les citoyens à aller en masse pour se faire vacciner car c’est le seul moyen pour préserver la santé de nos proches et stopper la propagation du virus. Outre le corps médical, le premier citoyen à recevoir la première injection du vaccin Sputnik V, était un retraité, âgé de 65 ans, souffrant d’hypertension, diabète et cholestérol, selon ses propos rapportés par la Radio nationale. Ce dernier a déclaré « j’ai pris ma douche, j’ai fait ma prière et j’attendais avec impatience ce moment. Je suis un privilégié et j’invite les citoyens à se faire vacciner ». Dans ce cadre, tous les receveurs du vaccin Spoutnik ont exprimé leur satisfaction concernant le processus de vaccination, affirmant qu’ils étaient en bonne santé et qu’ils ne ressentaient aucun symptôme ou effets indésirables.
Plateforme numérique pour le suivi des citoyens après vaccination
En marge du coup d’envoi de cette campagne, le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus, Dr Djamel Fourar, a déclaré que les personnes qui souhaitent se faire vacciner subissent un examen médical avant de se rendre au centre de vaccination. Annonçant la création d’une plateforme numérique spéciale pour suivre les citoyens après la vaccination, mais aussi pour les personnes qui souhaitent s’inscrire pour ce faire vacciner.
De même que des équipes mobiles se déplaceront vers les zones d’ombre et enclavées du pays afin de faire bénéficier l’ensemble de la population du vaccin, a-t-il poursuivi, précisant que « toute personne vaccinée se dotera d’un carnet de vaccination, qui pourrait, à l’avenir, être exigé par certains pays lors de déplacements à l’étranger ». Par ailleurs, le même responsable a déclaré que le deuxième processus de vaccination Spoutnik V débutera aujourd’hui à la clinique multiservices des Sources à Alger, rassurant que le vaccin sera fourni dans toutes les wilayas du pays dans les deux prochains jours. Rappelant également que l’Algérie a reçu, vendredi dernier, selon le docteur fourar « 50 mille doses de vaccin Spoutnik V contre le virus Corona en attendant d’autres cargaisons » dont la 2ème quantité d’un autre vaccin, à savoir Astra Zeneca « arrivera demain (ndlr : aujourd’hui) à Alger ». Le même responsable a indiqué que « le coût financier de la première campagne de vaccination est de l’ordre de 1,5 milliard de dinars ». De son côté le ministre de la Santé a souligné que l’opération de vaccination « se fera progressivement et touchera toutes les wilayas sans exception », et que les moyens logistiques « sont prêts pour le succès de l’opération », précisant que « le but de la campagne de vaccination et de faire vacciner le plus grand nombre possible de citoyens afin d’atteindre l’immunité collective ». Expliquant que le vaccin reste le seul moyen d’éradiquer la pandémie de coronavirus, il a souligné que cela ne signifie pas l’abandon de la prévention des mesures qui se sont avérées efficaces. En ce qui concerne le choix de la wilaya de Blida pour lancer l’opération, Benbouzid a déclaré « nous avons choisi la wilaya de Blida car c’est la wilaya qui a le plus souffert depuis le début de la pandémie de la Covid-19 ».
L’opération de vaccination élargie à d’autres corps dès aujourd’hui
En effet, le porte-parole du Gouvernement, ministre de la Communication, Ammar Belhimer, a annoncé vendredi en marge de la réception du premier lot du vaccin anti-Covid-19 russe Sputnik V que « l’opération de vaccination anti-Covid-19, qui concernera dans un premier temps les personnes les plus sujettes à la contamination et à la transmission, sera élargie dès dimanche (aujourd’hui) à d’autres corps… Belhimer a indiqué que l’opération touchera, par priorité, d’abord « les catégories les plus exposées à la contamination et à la transmission. À savoir les personnels de santé, les personnes âgées et les malades chroniques », À partir de demain dimanche, poursuivit-il « la vaccination sera élargie pour toucher les corps de sécurité ; la Protection civile, le secteur de l’Enseignement, les Imams, les responsables politiques et la presse ».
Sarah Oubraham
RÉOUVERTURE DES FRONTIÈRES
Immuniser d’abord 60% de la population
Le docteur Mohamed Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la situation de la pandémie a estimé que l’Algérie « envisage de rouvrir ses frontières une fois 60% de sa population vaccinée ». Intervenant sur les ondes de la radio de Sétif, Dr Bekkat Berkani a souligné que « pour le moment la réouverture des frontières n’est pas envisageable » car, estime-t-il « une telle mesure pourrait causer une recrudescence des cas de contamination au Covid-19 » a affirmé l’expert, vendredi dernier.
S. O.
Dr Merabet : « l’échéance a été respectée »
Commentant le premier jour de la campagne de vaccination contre la Covid-19, le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat des praticiens de la santé (SNPSP), a affirmé que le gouvernement a respecté les délais. « L’opération a commencé comme elle été prévue au mois de janvier, l’échéance a été respectée », estime le médecin généraliste de l’hôpital de Blida, ajoutant que ceci « en attendant de voir comment va se dérouler et évoluer » l’opération. Dr Merabet a espéré que la campagne de vaccination ne va pas tarder à démarrer dans d’autres wilayas et que ce processus ne soit pas perturbé à cause de la disponibilité du vaccin qui doit arriver d’une manière régulière afin d’assurer la première dose et aussi la deuxième dose la 3ème semaine d’après, souligne-t-il, avant d’ajouter « Il était temps aussi pour notre pays d’entamer la campagne », espérant la poursuite de ce processus afin d’immuniser au maximum 50% de la population et protéger la catégorie la plus exposée aux complications de la maladie telles les personnes âgées, les malades chroniques et aussi le corps médical, conclut notre interlocuteur.
S. O.