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13e réunion du «Dialogue 5+5» à Marseille : Lamamra dénonce les dérives racistes et islamophobes

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Il est «important» de veiller à mettre les communautés maghrébines établies en Europe «à l’abri» des dérives xénophobes, racistes et islamophobes, a insisté, vendredi à Marseille, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.
«Il nous semble qu’il est important de veiller à mettre les communautés maghrébines légalement établies en Europe à l’abri des dérives xénophobes, racistes et islamophobes, notamment en période de crise et de montée de radicalisme», a souligné Lamamra dans son intervention à la 13e réunion ministérielle du «Dialogue 5+5» sur la Méditerranée occidentale, dont les travaux se sont ouverts vendredi en fin de matinée. Par ailleurs, il a fait observer que s’agissant de la problématique des migrations, «l’on assiste à des drames humanitaires quotidiens dans cette mer (Méditerranée) qui nous est très chère», attirant l’attention sur la nécessité de distinguer entre la migration «naturelle» ou «classique» par laquelle, a-t-il dit, «s’est d’ailleurs toujours distinguée la Méditerranée, et l’afflux de migrants et réfugiés», fuyant des zones de conflits (Syrie, Irak, Afghanistan, Somalie et Yémen), ainsi que la pauvreté. «D’où notre conviction que la lutte contre la migration illégale passe par une approche globale et intégrée qui concilie à la fois les dimensions de sécurité à la faveur d’une coopération en matière de lutte contre les réseaux criminels de la traite humaine, de développement pour traiter les causes profondes du phénomène et de respect de la dignité humaine», a-t-il expliqué, indiquant que c’est ainsi que l’Algérie, qui est passée de «pays de transit» à celui de «destination» par l’accueil de ressortissants subsahariens et syriens, «plaide en faveur d’une telle approche». Le MAE algérien a estimé que la migration «choisie» qui consiste à encourager le départ des compétences «Brain drain» (fuite des cerveaux), «devrait s’effectuer en tenant compte des investissements consentis par les pays d’origine afin de favoriser le +Brain drain+ à travers la facilitation de la contribution des communautés intellectuelles et scientifiques, issues de l’immigration, au développement de leurs pays et servir de passerelles avec les pays d’accueil». C’est dans ce contexte qu’il a affirmé que la facilitation des visas «contribue à la réduction du recours à la fraude pour se rendre en Europe, source d’attrait de l’immigration illégale»
La lutte antiterroriste nécessite une «approche multidimensionnelle»
La lutte contre le terrorisme nécessite une «approche multidimensionnelle» pour l’éradiquer, a attesté Ramtane Lamamra. Outre une concertation étroite et un échange d’informations entre nos différents services de sécurité, «la lutte contre le terrorisme nécessite, par ailleurs, une approche multidimensionnelle pour l’éradiquer», a précisé le ministre algérien dans son intervention à la 13e réunion ministérielle du «Dialogue 5+5».
«Mon pays, qui a souffert des affres du terrorisme, a su vaincre ce fléau et sortir de la crise, seul, vainqueur, et nanti d’une expérience qu’il est prêt à partager avec tous les pays partenaires», a-t-il dit devant ses homologues de France, Espagne, Italie, Malte, Portugal, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie. Il a tenu à souligner qu’au-delà de la lutte strictement sécuritaire, «au demeurant plus que nécessaire», l’éradication du terrorisme «passe par le tarissement de ses ressources financières, qui lui donnent les moyens de sa propagande et sa capacité de nuisance», précisant que le paiement de rançon est une «source de financement» du terrorisme «devant être traitée en tant que telle». «Il me semble, par conséquent, que les finances constituent pour nous une niche sur laquelle nous devons coopérer de manière plus active en vue de tracer et de contrôler les transferts financiers douteux qui risquent de profiter au terrorisme», a-t-il soutenu, appelant par ailleurs à lutter contre le discours de la haine et de l’extrémisme.
Affirmant que la radicalisation touche les jeunes issus des couches sociales les «plus démunies», au double plan matériel et culturel, le chef de la diplomatie algérienne a plaidé pour la «nécessité» de placer les jeunesses des pays membres du «Dialogue 5+5» «au cœur du développement en leur offrant une éducation à même de leur ouvrir des perspectives».
Pour lui, une approche de dé-radicalisation «effective» passe également par «le respect de l’Etat de droit et des droits de l’Homme».

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