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10e Festival international du cinéma d’Alger : Projection de «Corleone, le parrain des parrains»

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Le documentaire «Corleone, le parrain des parrains», consacré au parcours de Toto Riina, membre influent de la mafia sicilienne «Cosa Nostra», a été présenté vendredi à Alger dans le cadre du 10e Festival international du cinéma d’Alger (FICA), dédié au film engagé. En compétition dans la catégorie «documentaires», ce long métrage de 146 minutes écrit et réalisé par le Français Mosco Levi Boucault suit le parcours de Salvatore Riina, qui a imposé son pouvoir par les meurtres dans les années 1980 et 1990 à Corleone, une paisible commune de la province de Palerme en Italie. D’une structure technique très élaborée, ce documentaire sorti en 2019 met la lumière sur les violences sanguinaires ordonnées et commanditées par l’impitoyable Toto Riino, arrêté et condamné après 24 ans de cavale. Le documentaire dresse un profil psychologique de Riina, décrit comme un «homme convaincant aux «apparences humbles et bienveillantes», à travers les témoignages d’hommes de loi associés à son procès, compagnons de cellule et repentis, anciens tueurs à la solde de Cosa Nostra dont le visage est caché face à la caméra. Un des ses «hommes de confiance» dira, à ce propos, que leur chef (Riina) «n’hésitait pas à éliminer tout membre de l’organisation qui outrepasse les règles de la Cosa Nostra». Appuyé de témoignages associés à des images d’archives et coupures de presse, le documentaire fait le point sur les rapports des membres de l’organisation à l’Etat avec qui Riina «évitait tout affrontement».
Le documentaire aborde également la «guerre de la mafia», nom donné à un conflit interne à Cosa Nostra, qui a débuté en 1981 par l’assassinat de Stefano Bontade, autre puissant mafiosi, sur ordre de Toto Riina. L’assassinat de Bontade qui a entraîné la fonte de ses troupes, a permis à Riina d’asseoir, par la suite, sa mainmise sur Palerme, par des violences sanguinaires soldées par des assassinats ayant ciblé des représentants de l’Etat et magistrats dont le juge Falcone, tué dans un attentat en 1992.
Le documentaire revient aussi sur le procès de Toto Riina, capturé et condamné en 1993 après 24 ans de poursuite ainsi que le Maxi-Procès de Palerme (1986) au cours duquel près de 500 accusés ont été condamnés pour des crimes liés aux activités de la mafia sicilienne.
Dix-huit longs métrages documentaires et fictions et huit courts métrages sont programmés en compétition du 10e Fica qui prévoit également la projection hors compétition de sept films. Inauguré jeudi, le 10e FICA se poursuit jusqu’au 16 novembre à la Salle Ibn-Zeydoun à raison de deux à trois projections par jour.

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