Accueil Spor Zinedine Zidane : «le football doit avant tout être un plaisir»

Zinedine Zidane : «le football doit avant tout être un plaisir»

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Zinedine Zidane a retrouvé le public français à l’occasion du 12e match contre la Pauvreté, qui s’est déroulé lundi dernier à Saint-Etienne. Comme chaque année depuis 2003, Zizou et son ami Ronaldo ont convié une constellation de superstars du football, comme David Trezeguet, Clarence Seedorf ou Jay-Jay Okocha, à rechausser les crampons pour une bonne cause. Cette édition 2015, consacrée aux victimes de l’épidémie d’Ebola, a une nouvelle fois été une réussite totale, tant sur la mobilisation du public et des joueurs que pour la qualité du spectacle. Avant le coup d’envoi, Zidane a consacré un entretien exclusif à FIFA.com pour évoquer ce rendez-vous si important à ses yeux ainsi que sa nouvelle vie sur le banc de l’équipe B du Real Madrid.

Zinedine Zidane, vous jouez ce match contre la Pauvreté chaque année. Est-ce de plus en plus dur physiquement ?
(Rires) Oui, forcément, pour les jambes, c’est de plus en plus dur chaque année. Mais l’important c’est d’être là pour continuer ce qu’on a mis en place il y a 12 ans, et pouvoir défendre une cause différente à chaque fois. Cette année, c’est le virus Ebola qui a fait des ravages en Afrique. C’est ce qu’il y a de plus difficile. Il faut que ça soit une fête et un beau match de football, tout en faisant passer le message à tous ceux qui regardent le match. On doit y penser tout en offrant un beau spectacle. Même si c’est de plus en plus difficile, c’est toujours un plaisir de jouer et de partager cette passion qu’est le football.

Peut-on vous imaginer un jour participer à cet événement sur le banc, en tant qu’entraîneur ?
Le plus tard possible, parce que c’est bien d’être sur le terrain tant que je le peux (rires). Mais pourquoi pas, bien-sûr. On a envie de perdurer dans le temps, organiser ce match chaque année pour encore très longtemps. Ça fait 12 ans, on va souhaiter encore au moins 12 autres années.

Comment vous préparez-vous pour ce genre d’événement ?
Les gens viennent pour ça, pour nous voir jouer, courir un peu (rires). Je me suis toujours entretenu physiquement, je vais courir de temps en temps… Mais bon, on n’est jamais vraiment prêt pour faire un match, c’est quand même 90 minutes ! Mais on est là pour se donner et donner quelques beaux souvenirs aux gens. En plus, le match a lieu en France, à Geoffroy- Guichard, dans un stade rempli d’histoire…

Quels souvenirs avez-vous du Chaudron en tant que joueur ?
Pas forcément de grands souvenirs, parce que je n’ai pas beaucoup joué là-bas, mais je me rappelle y avoir joué arrière droit ! J’avais joué contre Saint-Etienne à l’époque où j’étais à Cannes. On jouait à cinq défenseurs avec les deux latéraux qui montaient très haut. Je pense qu’il n’y en a pas beaucoup qui se rappellent de ça, mais ça a été. J’ai fait mon boulot (rires).

Comment évolue ce match contre la Pauvreté depuis la première édition en 2003 ?
Ce qui est toujours bien, c’est qu’à chaque fois que l’on sollicite les joueurs, ils le font volontiers. Ils savent que c’est une cause importante, que ça vaut le coup. Le nombre de participants est grandissant à chaque fois. Ce côté-là est important, par rapport aux gens qui viennent au stade. Même si ce ne sont pas des joueurs qui ont joué dans leur club, ce sont des grands noms qu’il connaissent et qu’ils ont vu évoluer. On parle souvent des footballeurs en disant qu’ils sont égoïstes et qu’ils ne font rien pour les autres, mais moi je constate qu’ils répondent souvent présent. Il y a même des joueurs qui sont en activité qui ont tout fait pour venir, comme Pierre-Emerick Aubameyang.

Vous avez pris beaucoup de plaisir sur le terrain en tant que joueur. Est-ce comparable avec celui que vous ressentez en tant qu’entraîneur ?
Le plaisir est différent, mais il est bien aussi. C’est vraiment intéressant, même si c’est beaucoup plus difficile. Quand vous êtes joueur, vous ne pensez qu’à vous. Quand vous êtes entraîneur, vous pensez aux autres (rires), même si moi quand j’étais joueur, je pensais beaucoup aux autres. Un entraîneur ne doit penser qu’à mettre les joueurs dans les bonnes conditions. C’est un autre métier, mais c’est tout aussi intéressant.

Comment exprimez-vous votre créativité sur le banc ?
J’étais créatif sur le terrain, et j’essaie de l’être encore aujourd’hui, d’une autre manière. Quand ça ne va pas, il faut essayer de trouver des solutions à l’instant T, de changer quelque chose pour que ça fonctionne. Quand ça va, c’est qu’on a mis la bonne formule en place.

Comment définiriez-vous votre style de jeu ?
J’ai toujours aimé le football offensif tout en essayant d’avoir un équilibre défensif, parce qu’aujourd’hui on ne peut pas exister sans ça, mais toujours dans le souci de s’amuser en jouant. Le football doit avant tout être un plaisir pour ceux qui le jouent et ceux qui le regardent. Moi, je ne suis pas devenu entraîneur pour que les gens s’ennuient, je veux que mon équipe joue bien. Ça passe par un jeu rapide, qui va chez l’adversaire le plus rapidement possible. J’applique mes principes de jeu, tout simplement.

Quand on s’appelle Zidane, a-t-on le respect immédiat de ses joueurs ?
Je pense comme tous les joueurs envers leur entraîneur. Après, peut-être que le fait de s’appeler Zidane apporte quelque chose de supplémentaire et que ça aide à écouter, mais en tous cas je ne me sers pas de ça. J’essaie juste de leur transmettre quelque chose.

Vous travaillez à Madrid où vous êtes une légende vivante. Est-ce parfois une entrave pour travailler normalement en tant qu’entraîneur ?
Disons que j’ai des facilités pour pouvoir m’exprimer en tant qu’entraîneur. Je travaille avec l’équipe B et j’ai mes propres objectifs, ceux que j’ai fixés avec mes joueurs en début de saison. Même si j’ai des facilités dans ce club, je n’utilise pas ça.

Y a-t-il un joueur qui vous fait rêver aujourd’hui ?
Non. « Rêver », c’est pas le mot. Il y a des joueurs à qui je prête attention et que j’aime beaucoup. Evidemment, il y a Lionel Messi et Cristiano Ronaldo qui sont très spectaculaires, mais j’aime beaucoup Eden Hazard. Tout ce qu’il fait sur le terrain me plaît. J’aime son comportement, son côté décisif et le fait de le voir progresser chaque année. Il a encore une bonne marge de progression, et si Chelsea est en tête du championnat, je pense qu’Eden y est pour beaucoup.
In Fifa.com

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